Documentaire / France

GUANZHOU, UNE NOUVELLE ÈRE

Les deux mille villageois de Guanzhou, une île fluviale à proximité de Canton, sont chassés en 2008 par les autorités locales pour construire un prétendu “Parc écologique”. Malgré la destruction de leurs maisons et la pression policière, une poignée d’habitants retourne vivre sur l’île. Pendant sept ans, Boris Svartzman filme leur lutte pour sauver leurs terres ancestrales, entre les ruines du village où la nature reprend petit à petit ses droits et les chantiers de la mégapole qui avance vers eux, inexorablement. Subiront-ils le même sort que les cinq millions de paysans expropriés chaque année en Chine ?

Prix du premier Film professionnel – Traces de vie 2019
Festival international Jean Rouch – Prix du patrimoine culturel immatériel 2019
Dok Leipzig – International Programme 2019
Le Grand Bivouac – Prix premiers regards 2021

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2019

Boris SVARTZMAN

Boris SVARTZMAN

1h11 – Couleur  – Dolby Digital 5.1

5 janvier 2022

NOTE DU RÉALISATEUR

“Une nouvelle ère” est mon premier long métrage documentaire. En tant que photographe et sociologue, je documente depuis près de vingt ans le thème des expropriations en Chine. Il existe des films sur les expropriations de logements dans les villes en Chine, mais j’ai ressenti le besoin urgent de filmer les expropriations de terres à la campagne comme une des raisons principales de la disparition rapide d’une société traditionnellement rurale. Un sujet aujourd’hui majeur au niveau planétaire et pourtant très peu documenté.

 

Contrairement aux expropriations en ville ou les habitants sont “juste” déplacés dans de nouveaux immeubles, l’expansion des villes sur les zones rurales force les ruraux à devenir du jour au lendemain de nouveaux citadins. Depuis trois décennies, chaque année environ 5 millions de paysans ont été urbanisés de la sorte, “in situ”. En outre, les terres en Chine sont détenues collectivement. En forçant les ruraux à devenir des urbains, le gouvernement démantèle donc les dernières organisations collectives et (quasi-)démocratiques à la base de la société.

 

J’ai donc décidé de réaliser ce film en immersion pour exemplifier depuis l’expérience d’une poignée de paysans un problème systémique qui secoue l’ensemble des campagnes chinoises. Comme le doyen du village m’a dit : “Guanzhou, ce n’est pas toute la Chine, mais dans toutes les campagnes en Chine il se passe les mêmes choses qu’à Guanzhou”.

À PROPOS DE BORIS SVARTZMAN

Né en 1981, Boris Svartzman, réalisateur, photographe et sociologue franco-argentin documente depuis le début des années 2000 les conséquences sociales de l’urbanisation en Chine. Ses principales séries photographiques (« Table Rase » ; « La Chine chamboulée ») ont été sélectionnées dans de nombreux festivals, notamment à Visa pour l’image ; Lianzhou International Film Festival ; Chobi Mela, etc.

 

Plus récemment, il s’intéresse au sort des millions de paysans expropriés tous les ans en Chine et relogés en ville. Pendant près de dix ans, il a suivi la lutte de villageois contre l’expropriation de leurs terres, signant son premier film documentaire, “Une nouvelle ère”.

 

Boris a par ailleurs collaboré en tant qu’assistant, seconde caméra et preneur de son sur le film « Sud, Eau, Nord, Déplacer » d’Antoine Boutet (2014, 110min., Locarno Film Festival). Il a également traduit vers le français plusieurs documentaires chinois, notamment « Un jeune patriote » de Du Haibin (2015, 133min.) et « Les âmes mortes » de Wang Bing (2018, 495min., Festival de Cannes).

ÉCHANGE AUTOUR DU FILM
LISTE TECHNIQUE

Liste Technique

 

Réalisation, Image, Son : Boris Svartzman
Scénario : Boris Svartzman, Laurine Estrade
Montage : Suzana Pedro, Emma Augier
Montage son : Nans Mengeard
Mixage : N’Dembo Ziavoula
Étalonnage : Lucie Bruneteau
Production : Macalube Films, Prima Luce
Producteurs : Anne-Catherine Witt ; Antonio Magliano
Producteurs associés : Viá Vosges, Boris Svartzman

CE QU'EN DIT LA PRESSE

LE MONDE

Des témoignages stupéfiants de cultivateurs entrés en résistance contre les projets d’expropriation de l’Etat.

 

TÉLÉRAMA

Peu à peu, au fil des années, le film, puissant et beau, donne à voir l’encerclement inexorable des potagers par les bâtiments en construction. La métaphore de la disparition annoncée du village.

 

L’HUMANITÉ

Ce documentaire intimiste révèle un gouffre entre le pouvoir et le peuple chinois. Des habitants d’une île, refusant un relogement inadapté, campent dans leurs maisons promises à la destruction.