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LA PEINE

Documentaire / France, Belgique

Née de la nécessité d’une immersion longue au cœur de la prison bruxelloise, La Peine est une plongée intime et inédite dans les profondeurs de la condition carcérale. À travers le quotidien des hommes et des femmes qui y vivent – détenus, gardiens et directeur –, le film révèle les fêlures et les espoirs d’une humanité qui tente de résister à sa propre négation.

Année

2023

RÉALISATION

Cédric GERBEHAYE

SCENARIO

Andres PEYROT, Cédric GERBEHAYE

AVEC

-

FICHE TECHNIQUE

1h30 - N/B - Dolby Digital 5.1

DATE DE SORTIE

5 Février 2025

HORAIRES DU 12 AU 18 FÉVRIER 2025

MER. 12 • DIM. 16 : 12h55

JEU. 13 • SAM. 15 • MAR. 18 : 16h40

VEN. 14 • LUN. 17 : 20h15

ÉVÈNEMENTS

Vendredi 14 février : Séance spéciale à 20h15 suivie d’un débat en présence du réalisateur et d’Amélie Morineau, Présidente de la Commission Libertés et droits de l’homme au Conseil National des Barreaux.

 

Lundi 17 février : Séance spéciale à 20h15 suivie d’un débat en présence de Dominique Simonnot, Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté et de Prune Missoffe de l’Observatoire International des Prisons.

GENÈSE

Cédric Gerbehaye est photographe documentaire. Pendant neuf ans, il a habité avenue de la Jonction, à Bruxelles, entouré par les prisons de Forest, de Saint-Gilles et de celle des femmes de Berkendael. À partir de 2014, entre chaque reportage à l’étranger, il décide de documenter le quotidien de ses “voisins”, dont il partage l’enveloppe sonore. Au fil du temps passé en prison, il noue des rapports privilégiés et devient un confident des emmurés après avoir duré en zones lointaines, dans différents contextes de conflits, au Moyen-Orient et en Afrique. En 2016, une autorisation historique de l’administration pénitentiaire, du cabinet du ministre de la Justice et de la direction de la prison lui est accordée. Il commence alors à filmer seul, en immersion. En libre observateur de la condition carcérale, Cédric Gerbehaye a ainsi pu travailler à tous moments et dans les moindres recoins de la prison : en cellule, au préau, dans tous les lieux collectifs ainsi qu’au cachot. Ce temps long intramuros sera également ponctué d’ateliers à destination des détenus. Pendant six ans, de 2016 à 2022, Cédric Gerbehaye filme au sein des trois prisons voisines et principalement à Forest. Le tournage commence juste après la longue grève des agents pénitentiaires, et se clôt le jour de la fermeture de Forest suite au déménagement vers la nouvelle méga-prison de Haren. La Peine montre comment des détenus, hommes et femmes (parfois enceintes puis jeunes mamans) attendent, se tiennent, se battent et se laissent abattre, travaillent, se sculptent, prient, dorment, aiment, espèrent et attendent encore. Le personnel pénitentiaire est filmé avec le même point de vue : des hommes et des femmes captifs eux aussi d’un bâtiment, et d’un système. Des individus en proie à leurs destins, tentant, chacun à leur manière, de s’en accommoder ou d’y échapper. 

CONTEXTE

Alors que ses conditions d’incarcération avaient d’ores et déjà fait l’objet de plusieurs condamnations de la Belgique par la Cour européenne des Droits de l’homme, la prison de Forest connaît, en mai 2016, une grève d’usure menée par le personnel pénitentiaire. Celle-ci a mis au devant de l’actualité la question de sa vétusté confirmée par sa surpopulation, ses conditions d’incarcération insalubres, et un régime carcéral normé par un enfermement en cellules quasi-permanent (23h sur 24) des détenus. À la suite de cette grève historique, cette prison va vivre deux bouleversements progressifs, aussi concrets que symboliques : l’obtention d’une limitation du nombre de détenus et la refonte du régime carcéral. Toutes deux ont notamment été obtenues grâce à la longue lutte menée par Vincent Spronck, alors directeur de la prison de Forest, pour des conditions de détention dignes. Un autre bouleversement est resté quant à lui de longues années en suspend: celui de la fermeture définitive de Forest. Alors que les trois prisons mitoyennes avaient dû fusionner sous l’appellation de «prison bruxelloise» en vue de l’ouverture de la méga-prison à Haren, en périphérie de Bruxelles, le déménagement des détenus de Forest n’a eu de cesse d’être repoussé et ajourné par les tergiversations incessantes des autorités politiques. Le film a été réalisé durant cette période, entre changements, stagnations et expectations.

BIOGRAPHIE DU RÉALISATEUR

Né à Bruxelles en 1977, Cédric Gerbehaye est photographe documentaire et réalisateur. Ses projets s’intéressent spécifiquement à la condition humaine et aux droits humains, explorent des lieux tant étrangers que familiers, et naviguent entre essais photographiques à long terme, webdocumentaires et longs-métrage. Cédric Gerbehaye est l’auteur de plusieurs livres : Congo in Limbo (2010) traduit la complexité et les imbrications du conflit méconnu qui ronge la République Démocratique du Congo; Land of Cush (2013) suit quant à lui le processus qui a précédé et suivi l’indépendance du Sud Soudan. À l’issue d’une résidence initiée par le Festival Images Singulières en 2013, il publie Sète#13. Pour D’entre eux (2015), il photographie pour la première fois chez lui, en Belgique, dans un contexte de crise économique et sociale. Son dernier ouvrage – ZOONOSE (2022) -, documente les différentes étapes et conséquences du combat contre la pandémie de Covid-19 afin de l’ancrer dans notre histoire collective. Son travail a reçu plusieurs distinctions internationales, parmi lesquelles le prix Olivier Rebbot de l’Overseas Press Club of America, un World Press Photo, l’Amnesty International Media Award, le prix SCAM – Roger Pic, ainsi que le Prix Lucas Dolega. Ses projets ont été soutenus par le Pulitzer Center on Crisis Reporting, la Magnum Foundation et le CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée). Son travail a été publié dans The New Yorker, The New York Times, Time Magazine, Newsweek, The Washington Post, The Guardian, GEO, Stern et Le Monde. Cédric Gerbehaye est par ailleurs Explorer pour la National Geographic Society et collabore régulièrement au magazine National Geographic. Ses photographies font partie des collections du FoMu (FotoMuseum d’Anvers), de la MEP (Maison européenne de la photographie à Paris), du Musée de la photographie de Charleroi, et du MFAH (Museum of Fine Arts de Houston). La Peine, son premier long-métrage documentaire, est une plongée intime et inédite dans les profondeurs de la condition carcérale. En épousant le quotidien des hommes et des femmes qui y vivent – détenus, gardiens et directeurs –, ce film révèle les fêlures et les espoirs d’une humanité qui tente de résister à sa propre négation. 

CE QU'EN DIT LA PRESSE

LES FICHES DU CINÉMA

Filmé dans un noir et blanc radical, à la fois esthétisant et militant, ce travail, quoique empathique, manque un peu d’incarnation.

 

PREMIÈRE

Un film à hauteur d’homme qui évite tous les raccourcis et les facilités manichéennes. Un film d’une incroyable humanité dans un univers prompt à la déshumanisation.

 

TÉLÉRAMA

L’insalubrité, les vies qui s’organisent malgré tout, les solitudes, les visites, les départs, avec des images au noir et blanc franc et à la composition léchée : voilà un impressionnant portrait du milieu carcéral.

 

L’OBS

Avec une approche esthétique (le noir et blanc) et réfléchie en termes de mise en scène, le cinéaste s’immerge dans une prison bruxelloise et filme sans interférer le quotidien des détenus et des gardiens. Un geste formel qui rend à tous la dignité qu’ils méritent.

 

LES INROCKUPTIBLES

“On a aucune formation pour gérer du vivant”. Car c’est finalement bien de cela qu’il s’agit, et le film de Cédric Gerbehaye nous donne a posteriori le sentiment de voir simplement des humains faire ce qu’ils peuvent, face à l’absurdité d’un système archaïque en perdition.