Fiction / Espagne

LES AVANTAGES DE VOYAGER EN TRAIN

Helga, éditrice madrilène, vient de faire interner son mari en clinique psychiatrique. Dans le train du retour, elle fait la connaissance du Dr Angel Sanagustín qui lui fait part de ses expériences les plus fascinantes, sordides et obsédantes. Cette rencontre bouleverse Helga et la plonge dans une profonde introspection. Et ce sont bien là quelques-uns des avantages de voyager en train.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2019

Aritz MORENO

Javier GULLÓN

Luis TOSAR, Pilar CASTRO, Ernesto ALTERIO, Quim GUTIÉRREZ…

1h43 – Couleur – 2.39 – Dolby Digital 5.1

9 Août 2023

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

Comment vous est venue l’idée d’adapter le roman d’Antonio Orejudo ? Êtes-vous un adepte de ce genre littéraire ?

 

L’idée de cette adaptation m’est venue à la suite de mon dernier court-métrage « Cólera » en 2013, nous commencions à chercher des projets pour un long-métrage, à partir de scénarios originaux ou d’adaptations de romans. Néanmoins, je ne suis pas scénariste et j’ai toujours besoin d’un support externe, pour ainsi dire. Le livre « De l’avantage de voyager en train », d’Antonio Orejudo m’a été présenté par Leire, la productrice ainsi que ma partenaire dans Señor y Señora. Elle y a vu des éléments de l’histoire qui pouvaient potentiellement servir de matière pour un film, mais cela lui semblait trop compliqué. Je l’ai ensuite lu à mon tour, et j’ai directement accroché à l’histoire. Pour ma part, le film m’est apparu clairement.

 

En ce qui concerne le genre littéraire, je ne saurais même pas dire à quel genre appartient le roman parce qu’il est, comme le film, une sorte de mélange d’une multitude de genres. Mais en ce qui concerne Antonio Orejudo, je peux dire que c’est mon écrivain espagnol préféré, sans aucun doute.

 

La complexité de l’intrigue et la structure désordonnée de l’histoire ne vous ont-elles pas fait douter quant à une adaptation cinématographique ? Quel aspect du roman a-t-il été le plus dur à retranscrire à l’image ?

 

Il est vrai que, dès le départ, ce fut une adaptation complexe. Mais je pense que le défi que représentait cette adaptation a été notre principale motivation.

Selon moi, le plus difficile a été d’établir le ton du film. En effet, le film a été présenté comme une comédie et je pense qu’il s’agit bien d’une comédie, mais pas seulement. La complexité se retrouvait également dans le contenu et dans la façon de jouer avec les différents tons. Passer d’une situation comique à une situation terrifiante par exemple, sans que le terrifiant ne finisse par être comique ou vice versa.

 

Comment avez-vous imaginé la photographie du film, les décors, les costumes ? Quelles ont été vos inspirations ?

 

Au vu de l’histoire délirante du roman, il est évident que le film devait être à la hauteur du contenu sur le plan visuel. Nous avons donc travaillé à partir de nombreuses références, très différentes les unes des autres, mais toutes en rapport avec des films expressionnistes. Pour les costumes, par exemple, le travail de Wes Anderson a été une source d’inspiration majeure. « Fight Club » de David Fincher a également été une référence très importante dans la conception du maquillage.

 

En ce qui concerne le ton, le film aborde des sujets délicats et tabous tels que les maladies mentales. En quoi la comédie vous permet-elle de parler de ces questions-là ?

 

Je pense que la comédie vous donne l’opportunité de traiter de sujets graves et sérieux tout en vous laissant la liberté de choisir la forme, que ce soit une satire, une critique ou une défiguration de la réalité… La comédie permet d’aller plus loin qu’une représentation réaliste ou dramatique de n’importe quel sujet. En ce qui me concerne, j’ai vu dans ce roman un contenu et un ton qui traitent de la question des maladies mentales d’une manière comique. Nous sommes donc allés de pair avec le roman, en restant très proche du ton employé.

 

Luis Tosar, Belén Cuesta, Quim Gutiérrez, Pilar Castro… Comment êtes-vous arrivé à réunir un tel casting pour votre premier long-métrage ?

 

Je pense que c’est la qualité du scénario qui a permis à ces personnes talentueuses de rejoindre le premier projet de quelqu’un. A l’exception de Luis Tosar, qui avait joué dans mon dernier court-métrage, le reste du casting ne me connaissait pas. Par ailleurs, ce n’était pas un scénario facile. Sur le plateau, j’ai dû leur demander les choses les plus extrêmes et ils se sont jetés à l’eau, ce qui est très gratifiant. Ils ont tout rendu très facile pour moi, j’ai donc eu de la chance et je pense que c’est principalement grâce au scénario.

 

Dans le premier chapitre du film dédié à l’histoire de l’orphelinat au Kosovo, Gilbert Melki campe le rôle d’un chef d’une organisation criminelle. Pourquoi avoir fait le choix d’un acteur français ?

 

J’étais à la recherche de talents pour le casting français et la proposition de Gilbert Melki s’est présentée. J’étais déjà un grand fan et il m’a donné exactement ce dont j’avais besoin. C’est une personne très imposante physiquement qui peut paraître comme quelqu’un d’amical ou avec qui vous pouvez rire, mais la seconde d’après, il peut vous terroriser. C’est un peu ce dont j’avais besoin pour ce personnage et Gilbert l’a très bien fait, presque naturellement.

À PROPOS DE LA RÉALISATEUR

Né à Saint-Sébastien, Aritz Moreno est un réalisateur et monteur figurant sur la liste des talents espagnols en devenir établie par le magazine Variety. Ses courts métrages ont été sélectionnés dans plus de 500 festivals à travers le monde et ont remporté plus de 100 prix, dont le Méliès d’argent du meilleur court métrage fantastique européen, le Grand prix du jury au festival du court métrage de New York et le Best Filminute 2011.

 

«Ventajas De Viajar En Tren», lauréat du Prix Feroz de la Meilleure Comédie et nommé dans la catégorie Meilleure Comédie Européenne aux European Film Awards, est son premier long métrage, qui lui a valu 4 nominations aux Goya Awards, dont celui de Meilleur Nouveau Réalisateur, ainsi qu’aux Feroz Awards dans la catégorie Meilleur Réalisateur.

CE QU'EN DIT LA PRESSE

ECRAN LARGE

« Les avantages de voyager en train » est une expérience parfois éprouvante, qui flirte avec les limites de la bienséance avec une énergie folle et une noirceur implacable.

 

FRANCEINFO CULTURE

« Les Avantages de voyager en train » pourrait paraître l’anti-feel good movie par excellence. C’est tout le contraire, tant l’on est surpris et absorbé par tant de qualités filmiques et de valeurs iconoclastes contenues en un seul film, qui s’avère être la meilleure surprise de l’été.

 

L’HUMANITÉ

Thriller qui oscille entre comédie à l’humour noir et horreur, « Les avantages de voyager en train » est un long métrage terrifiant mais obsédant.

 

LIBÉRATION

Bien qu’un poil inégal, le film espagnol «les Avantages à voyager en train» sur un psychiatre qui raconte la vie de ses patients à une éditrice est impressionnant et furieusement réjouissant.

 

LISTE ARTISTIQUE ET TECHNIQUE

Liste artistique

 

Luis Tosar : Martín Urales de Úbeda
Pilar Castro : Helga Pato
Ernesto Alterio : Ángel Sanagustín
Quim Gutiérrez : Emilio
Belén Cuesta : Amelia Urales de Úbeda
Macarena García : Rosa
Javier Botet : Gárate
Javier Godino : Cristóbal de la Hoz
Stéphanie Magnin : Doctora Linares
Gilbert Melki : Leandro Cabrera
Ramón Barea : Padre de Martín
Alberto San Juan : W

 

Liste technique

 

Réalisation : Aritz Moreno
Scénario : Javier Gullón
Image : Javier Agirre
Décors : Mikel Serrano
Costumes : Virginie Alba
Montage : Raúl López
Maquillage : Karmele Soler
Coiffure : Olga Cruz
Compositeurs : Cristóbal Tapia de Veer
Production : Merry Colomer, Leire Apellaniz, Juan Gordon

HORAIRES DU 27 SEPTEMBRE AU 3 OCTOBRE

Jeudi : 20h05