Fiction / Etats-Unis

LES MUTANTS DE L'ESPACE

Une histoire délirante signée Bill Plympton, emprunte comme à son habitude de sexe, de violence, de folie surréaliste et de beaucoup d’humour.

 

L’astronaute Earl Jensen s’envole pour une mission dans l’espace dirigée par le Dr Frubar, laissant derrière lui sa petite fille de cinq ans, Josie. Le lancement est un succès, mais le Dr Frubar fait croire à un incident et abandonne Earl dans l’espace. Vingt ans après, Josie, qui travaille dans un observatoire et espère toujours retrouver une trace de son père perdu dans l’espace, découvre un astéroïde sur le point de s’écraser sur la Terre. Le miracle survient : C’est la capsule de son père. Peu après, atterrit un énorme vaisseau d’où sortent cinq mutants de l’espace qui vont aider Earl à se venger.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

1998

Bill PLYMPTON

Bill PLYMPTON

1h23 – Couleur –  Dolby Digital 5.1

15 Mars 2023

À PROPOS DES ``MUTANTS DE L'ESPACE``

LE FILM

 

L’astronaute Earl Jensen va s’envoler pour une mission dans l’espace dirigée par le Dr Frubar, laissant derrière lui sa petite fille de cinq ans, Josie. Le lancement est un succès, mais le Dr Frubar a d’autres projets en tête. Faisant croire à un incident, il abandonne Earl dans l’espace et fait accuser Josie qui a été témoin de son geste.

 

Vingt ans après, Josie, qui travaille dans un observatoire et espère toujours retrouver une trace de son père perdu dans l’espace, découvre un astéroïde sur le point de s’écraser sur la terre. Mais c’est en fait la capsule de son père. Revenu sur Terre, il raconte l’abracadabrante et fantastique histoire de son aventure chez le ‘peuple-nez’.

 

Une réception est donnée en l’honneur de Earl Jensen sur le toit de la Maison Blanche. Quand le Dr Frubar, maintenant à la tête de la Space Inc., se présente enfin, un énorme vaisseau atterrit, d’où sortent cinq mutants de l’espace. A l’issue d’une folle poursuite, l’immonde Dr Frubar réussit à emprisonner les mutants sous un dôme de verre géant.

Alors que Earl révèle à sa fille la véritable origine des mutants, il est touché par une balle perdue et s’écrase sur le dôme qui enferme ses protégés. Le lendemain, le Dr Frubar annonce le lancement du plus grand satellite du monde, le ‘Vaisseau – Publicité’ qui déploiera dans l’espace un écran de la taille de l’Oregon.

 

Les mutants s’échappent, se déguisent en hommes d’affaire pour pénétrer dans le bunker du Dr Frubar qu’ils poursuivent jusqu’à son vaisseau publicitaire. Ce dernier parvient néanmoins à s’échapper et la foule, déchaînée, veut faire la peau aux mutants qu’elle considère comme de dangereux tueurs.

 

C’est alors que le vaisseau publicitaire se déploie et que l’on voit, sur un écran géant, le Dr Frubar reconnaître à son insu que les mutants de l’espace ne sont en fait que d’innocentes victimes animales de son programme d’expérimentation spatiale.

 

La foule, découvrant son erreur, ouvre un zoo pour les enfants animé par les mutants.

ENTRETIEN AVEC BILL PLYMPTON

Comment vous est venue l’idée de départ pour « Les Mutants de l’espace » ?

 

Je lisais un magazine et je suis tombé sur une photo de Laika, le chien cosmonaute russe. Je me suis mis à penser que la pauvre bête était toujours là-haut, en orbite autour de la terre, probablement folle à lier et qu’il y avait certainement d’autres animaux de laboratoire, souris, singes, chats, aussi abandonnés dans l’espace. Que se passerait-il si ils se rassemblaient et engendraient une armée de mutants ?

 

Parlez-nous de votre goût pour les parties du corps telles que le nez, les doigts, les yeux….

 

Au cours de ma carrière de dessinateur et de caricaturiste, je me suis concentré sur le corps humain, et à travers un certain surréalisme j’ai toujours tenté de donner une image exagérée des parties du corps humain. Le public a toujours trouvé cela plus intéressant ainsi.

 

Ce film parait plus achevé que les précédents. Comment percevez-vous l’évolution de votre style, et comment nourrissez-vous votre imagination ?

 

Je pense qu’avec « Les Mutants de l’espace », j’ai atteint un style personnel d’animation qui est nouveau, qui reflète parfaitement mon imagination, et qui est assez facile à créer. Mon imagination se nourrit principalement de ma vie de tous les jours. C’est une des raisons pour lesquelles je vis à New-York. Tout y est si extrême et intense, c’est comme être sous l’emprise d’une drogue.

 

Même les dessins sont différents. Vous utilisez le pastel pour les fonds. Comment avez-vous conçu le style et l’atmosphère pour Les Mutants de l’espace ?

 

J’ai décidé il y a quelques années d’abandonner le dessin au crayon de couleur (sauf pour les publicités) parce que cela demandait trop de travail et ne pouvait refléter complètement ce que

j’avais en tête. Avec « L’Impitoyable lune de miel ! », j’ai utilisé des photos noir et blanc de jouets miniatures que j’ai peintes à l’huile, et aussi utilisé des collages photos. Le résultat était plus ou moins satisfaisant, mais avec « Les Mutants de l’espace » cette technique a atteint sa maturité. En a découlé un air de réalité, et en même temps un coté abstrait et fantastique, comme une peinture de Monet.

 

Que pouvez-vous nous dire sur la technique de dessin et d’animation pour Les Mutants de l’espace ?

 

La technique de dessin est traditionnelle, je fais mes dessins à la table lumineuse puis le linetest (procédé qui consiste à filmer les dessins non encore coloriés pour vérifier l’animation). L’étape suivante est l’ombrage des dessins au crayon puis le rajout des détails et des textures. Ensuite, au dos, je note pour les coloristes les endroits où les ombres peintes doivent aller. Puis les dessins sont photocopiés sur des cellulos puis ces cellulos sont peints sur l’envers.

 

Dans vos deux longs métrages vous paraissez obsédé par l’idée de complot du gouvernement américain contre les êtres humains.

 

Après dix ans de caricature politique, j’aime tourner en dérision le gouvernement et les institutions.

 

Vous sentez-vous comme un défenseur des « Droits de l’Homme », puisque vous avez refusé de combattre au Vietnam?

 

C’est étrange qu’enfant, j’ai toujours aimé dessiner des scènes de bataille, des avions, des tanks… Quoiqu’il en soit, quand j’ai été incorporable, et que j’ai réalisé la tragédie qui avait lieu au Vietnam, j’ai refusé de combattre. En fait, j’ai rejoint la Garde Nationale pour éviter l’incorporation et durant les exercices de tir, j’ai refusé de tirer. Le sergent était très en colère, il a fait venir le lieutenant qui s’est mis à hurler sur moi, puis le capitaine et enfin le major. Ils m’ont menacé de Cour Martiale mais je n’ai pas bougé. Puis ils se sont rendu compte que ce serait trop de paperasses et de mauvaise publicité et ils m’ont chargé du département artistique: je faisais des affiches du type « Comment nettoyer votre arme » ou « Comment creuser des tranchées ».

 

Vous venez de terminer un court-métrage, « Eat », qui se passe dans un restaurant français à New-York.

 

« Eat » est une série de gags sur la nourriture que je voulais mettre dans « Les Mutants de l’espace », mais je n’ai pas pu les y inclure. Il y a si longtemps que je n’ai pas été nominé aux Oscars, et j’ai pensé que ce serait un joli film, sophistiqué et sensible pour l’Académie. Puis en le dessinant, je me suis mis à mettre des gags osés et grossiers. Il ne gagnera donc jamais d’Oscar, mais il est plus proche de mon sens de l’humour comme ça.

 

Voulez-vous parler de quoi que ce soit d’autre à propos de « Les Mutants de l’espace », votre travail, votre vie, vos projets ?

 

Les gens pensent toujours que je suis quelqu’un de scandaleux, de choquant, quand en réalité je suis quelqu’un de bien élevé, doux et timide. En fait, vous le croirez ou non, mais je travaille sur un programme de Noël pour enfant pour le « Cartoon Network ». Imaginez Bill Plympton faisant un dessin animé pour enfants…

À PROPOS DE BILL PLYMPTON

Bill Plympton est né le 30 avril 1946 dans l’Oregon. Fils de banquier, il a grandi dans une famille de six enfants (trois garçons et trois filles). Il reçoit en 1964 son diplôme de L’Oregon City High School. Pour éviter la guerre du Vietnam, il sert de 1967 à 1972 en tant que garde national. En 1968, il s’installe à New York et suit des cours à la School of Visual Arts tout en travaillant comme cartoonist et illustrateur. Il est graphiste pour Cineaste, Filmmakers Newsletter et Film Society Review. Illustrateur pour The New York Times, Vogue, House Beautiful, The Village Voice, Rolling Stones, National Lampoon et Glamour. Il commence en 1975 un strip politique pour The Soho Weekly News, « Plympton ». En 1981, il travaille pour plus de vingt journaux.

Bill Plympton fait son premier film d’animation en 1983. Il s’agit de « Boomtown », un dessin animé musical sur les absurdités des dépenses militaires, de la guerre froide jusqu’aux années 80. C’est avec « Your Face », nominé aux Oscars en 1988, que démarre véritablement sa carrière cinématographique. Il travaille régulièrement avec MTV pour la série « Plymptoons ». Il fait alors son premier long-métrage « The Tune », entièrement autofinancé. Il réalise 30 000 dessins à lui seul.

 

Après cette expérience, il décide de passer à la fiction et réalise J.Lyle et Guns on the Clackamas. En 1998, il retourne à l’animation pour son second long-métrage, « L’Impitoyable lune de miel ! » avec lequel il remporte le Grand Prix à Annecy. « Les Mutants de l’espace » son troisième long-métrage d’animation, lui apporte le Grand Prix à Annecy pour la seconde fois.

En 2004, il réalise « Hair High ». Puis « Des idiots et des anges » en 2008. En 2014 sort Les Amants électriques. Une fois de plus, Bill Plympton réalise tous les dessins lui-même, et est accompagné d’une équipe qui travaille notamment sur un effet aquarelle particulièrement poétique. Avec « La Vengeresse », il signe en 2017 sa première co-réalisation, avec Jim Lujan. Une manière de se renouveler et d’explorer de nouvelles pistes à 70 ans ! En 2022, il prépare son prochain film « Slide » (Duel à Monte Carlo Del Norte), une façon pour lui de revisiter le genre du western et qui devrait sortir en 2023.

FILMOGRAPHIE

1987 – Your Face, 3’
1992 – The Tune, 69’
1997 – Mondo Plymton, 60’
L’Impitoyable lune de miel ! (I Married a Strange Person!), 74’
2001 – Les Mutants de l’espace (Mutant Aliens), 83’
2004 – Hair High, 78’
2008 – Des Idiots et des anges (Idiots and Angels), 78’
2013 – Les Amants électriques (Cheatin’), 76’
2015 – La Vengeresse (Revengeance, co-réalisé avec Jim Lujan), 71’
2022 – Duel à Monte Carlo del Norte (Slide), en cours de production

CE QU'EN PENSE LA PRESSE

LES CAHIERS DU CINÉMA

Plympton n’est pas un moraliste, car ses idées circulent moins qu’elles ne chevauchent et s’autodévorent à la manière d’une guirlande sans fin. Chaque plan y gobe le précédent, ne laissant d’autre choix au spectateur que de contempler cela (…)

 

L’HUMANITÉ

Bill Plympton, (…) le seul cinéaste à utiliser le pouvoir subversif du graphisme du dessin animé pour fustiger les faux-semblants et les tares de la société américaine. (…)Plympton ou l’anarchie joyeuse.

 

LE FIGAROSCOPE

Le coup de crayon est satirique, rageur, vengeur, plein d’audace et politiquement incorrect. Au menu: sexe, violence et mutants de tous poils. De l’animation fantastique pour adultes seulement.

 

LES INROCKUPTIBLES

Style crayonné et anguleux, animation réduite; bien que Plympton ait peaufiné ses décors, les styles fluide à la Disney ou clinique à la Toy Story ne sont pas encore au programme.

 

LIBÉRATION

(…) c’est de sa compassion envers Laïka, canidé cosmonaute russe, et d’autres gentils cabots de labo mis en orbite autour de la Terre (…), que vient d’être conçu le dernier opus de Plympton, ces Mutants de l’espace que l’on recommande très vivement « aux plus de 12 ans ».

 

PREMIÈRE

Un public averti donc, mais qui ne le sera jamais assez, face à l’imaginaire totalement ébouriffé de Plympton. Ce mec a tout compris au b.a.-ba de l’étonnement: faire du jamais vu.

 

TÉLÉCINÉOBS

Le graphisme délirant et sexuel de Plympton est des plus réjouissants.

 

TÉLÉRAMA

Mickey forniquant avec Laïka dans l’espace : personne n’en avait rêvé, Bill Plympton l’a fait.

HORAIRES DU 29 MARS AU 4 AVRIL

Mercredi, Vendredi, Dimanche : 16h30
Jeudi, Samedi, Lundi, Mardi : 13h10, 20h00 (sauf Mardi)