Fiction / Etats-Unis

L'IMPITOYABLE LUNE DE MIEL !

Drôle, décapante, sexy. Telle est l’histoire de Grant et Keri Boyer, un couple de jeunes mariés dont la vie va être bouleversée par la chute, sur le toit de leur maison, d’un couple d’oiseaux en train de s’accoupler. L’une des plus étranges batailles de l’histoire du cinéma, sorte d’Akira avec humour, de Vil Coyote avec humains, de Pulp Fiction dessiné.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

1998

Bill PLYMPTON

Bill PLYMPTON

1h13 – Couleur –  Dolby Digital 5.1

15 Mars 2023

À PROPOS DE ``L'IMPITOYABLE LUNE DE MIEL !``

LE FILM

 

Que doit penser une femme quand son mari la transforme réellement en autant de fantasmes pendant qu’ils font l’amour? Et les parents de la jeune mariée quand la tête du beau-père développe des instruments de musique partant sur un rythme effréné? Ou les voisins quand la pelouse, refusant soudainement d’être tondue, se rebelle?

 

Grant et Keri Boyer ne savent pas qu’un couple d’oiseaux fornicateurs s’est écrasé sur l’antenne parabolique de leur maison, envoyant d’étranges radiations qui ont ricoché sur la partie inférieure du cerveau de Grant qui regardait la télé. Un lobe apparaît sur sa nuque, qui lui donne ce pouvoir de transformer ses désirs en réalité. Mais il s’avère que c’est le début de ses problèmes, et non la fin…

 

C’est à l’occasion de sa participation au talk-show très populaire de Jackie Jason, où il remporte un plébiscite exceptionnel de la part des téléspectateurs, que Grant attire l’attention de quelques individus mal intentionnés.

 

Larson Giles, président de la Smile Corporation, veut le lobe qui l’aidera à créer un réseau mondial de communication lui permettant de prendre le contrôle de l’esprit de milliards d’individus moutonniers.

 

Le Colonel Ferguson, chef de la milice de la Smile Corporation, le convoite afin de devenir le génie militaire qui gouvernera un monde devenu meilleur par la destruction de ses ennemis.

 

Solly Jim, un comédien fini, compte bien devenir l’homme le plus drôle de la planète dès qu’il sera en possession du lobe. Le public ne peut qu’adorer un type qui se démonte membre après membre sur scène et se vide de ses organes pour jongler avec.

 

Leur tâche ne sera pas aisée. Pour mettre la main sur le lobe, ils devront capturer un homme qui peut transformer les missiles en hamburgers, les tanks en obsédés sexuels et les soldats en lézards qui se régaleront d’avions soudainement changés en mouches. Mais si l’un d’entre eux parvient à déposséder Grant de son pouvoir, il pourra faire de son rêve une réalité.

 

Grant devra faire preuve d’une bien grande imagination pour échapper à leur appétit vorace. Il aura besoin de tout l’amour de sa femme, qui pense qu’il est vraiment bizarre, pour se sortir de cette mauvaise passe.

 

Ce qui suit est l’une des plus étranges batailles de l’histoire du cinéma, sorte d’Akira avec humour, de Vil Coyotte avec humains, de Pulp Fiction dessiné.

 

La lune de miel est bel et bien terminée !

 

LA TECHNIQUE D’ANIMATION

 

Bill Plympton a utilisé la plupart du temps dans ses films d’animation le procédé du dessin sur papier, parfois découpé et collé sur des cellulos. Un procédé quelque peu fastidieux. Pour son court métrage « How To Make Love To A Woman », il a essayé une nouvelle méthode selon laquelle les dessins sont photocopiés directement sur des cellulos spéciaux, ces cellulos étant ensuite peints comme des cellulos d’animation normaux.

 

Contrairement à la plupart des animateurs contemporains, Bill Plympton n’a pas utilisé pour ce film d’ordinateur. Tous les dessins et mises en couleur ont été faits à la main, directement, sans technique sophistiquée. Son premier long métrage, The Tune, est le premier long métrage d’animation entièrement dessiné par un artiste, et L’Impitoyable lune de miel ! le second. Plusieurs milliers de dessins ont été photocopiés sur des cellulos, puis peints et filmés sur des décors également élaborés d’une façon originale. Les décors des précédents films de Bill Plympton ont été dessinés ou peints. Ceux-ci sont des décors réels photographiés en noir et blanc, avec un très grand angle. Les photographies ont ensuite été peintes avec de la peinture à l’eau pour donner un aspect dessiné.

ENTRETIEN AVEC BILL PLYMPTON

Comment vous est venue l’idée de départ pour « Les Mutants de l’espace » ?

 

Je lisais un magazine et je suis tombé sur une photo de Laika, le chien cosmonaute russe. Je me suis mis à penser que la pauvre bête était toujours là-haut, en orbite autour de la terre, probablement folle à lier et qu’il y avait certainement d’autres animaux de laboratoire, souris, singes, chats, aussi abandonnés dans l’espace. Que se passerait-il si ils se rassemblaient et engendraient une armée de mutants ?

 

Parlez-nous de votre goût pour les parties du corps telles que le nez, les doigts, les yeux….

 

Au cours de ma carrière de dessinateur et de caricaturiste, je me suis concentré sur le corps humain, et à travers un certain surréalisme j’ai toujours tenté de donner une image exagérée des parties du corps humain. Le public a toujours trouvé cela plus intéressant ainsi.

 

Ce film parait plus achevé que les précédents. Comment percevez-vous l’évolution de votre style, et comment nourrissez-vous votre imagination ?

 

Je pense qu’avec « Les Mutants de l’espace », j’ai atteint un style personnel d’animation qui est nouveau, qui reflète parfaitement mon imagination, et qui est assez facile à créer. Mon imagination se nourrit principalement de ma vie de tous les jours. C’est une des raisons pour lesquelles je vis à New-York. Tout y est si extrême et intense, c’est comme être sous l’emprise d’une drogue.

 

Même les dessins sont différents. Vous utilisez le pastel pour les fonds. Comment avez-vous conçu le style et l’atmosphère pour Les Mutants de l’espace ?

 

J’ai décidé il y a quelques années d’abandonner le dessin au crayon de couleur (sauf pour les publicités) parce que cela demandait trop de travail et ne pouvait refléter complètement ce que

j’avais en tête. Avec « L’Impitoyable lune de miel ! », j’ai utilisé des photos noir et blanc de jouets miniatures que j’ai peintes à l’huile, et aussi utilisé des collages photos. Le résultat était plus ou moins satisfaisant, mais avec « Les Mutants de l’espace » cette technique a atteint sa maturité. En a découlé un air de réalité, et en même temps un coté abstrait et fantastique, comme une peinture de Monet.

 

Que pouvez-vous nous dire sur la technique de dessin et d’animation pour Les Mutants de l’espace ?

 

La technique de dessin est traditionnelle, je fais mes dessins à la table lumineuse puis le linetest (procédé qui consiste à filmer les dessins non encore coloriés pour vérifier l’animation). L’étape suivante est l’ombrage des dessins au crayon puis le rajout des détails et des textures. Ensuite, au dos, je note pour les coloristes les endroits où les ombres peintes doivent aller. Puis les dessins sont photocopiés sur des cellulos puis ces cellulos sont peints sur l’envers.

 

Dans vos deux longs métrages vous paraissez obsédé par l’idée de complot du gouvernement américain contre les êtres humains.

 

Après dix ans de caricature politique, j’aime tourner en dérision le gouvernement et les institutions.

 

Vous sentez-vous comme un défenseur des « Droits de l’Homme », puisque vous avez refusé de combattre au Vietnam?

 

C’est étrange qu’enfant, j’ai toujours aimé dessiner des scènes de bataille, des avions, des tanks… Quoiqu’il en soit, quand j’ai été incorporable, et que j’ai réalisé la tragédie qui avait lieu au Vietnam, j’ai refusé de combattre. En fait, j’ai rejoint la Garde Nationale pour éviter l’incorporation et durant les exercices de tir, j’ai refusé de tirer. Le sergent était très en colère, il a fait venir le lieutenant qui s’est mis à hurler sur moi, puis le capitaine et enfin le major. Ils m’ont menacé de Cour Martiale mais je n’ai pas bougé. Puis ils se sont rendu compte que ce serait trop de paperasses et de mauvaise publicité et ils m’ont chargé du département artistique: je faisais des affiches du type « Comment nettoyer votre arme » ou « Comment creuser des tranchées ».

 

Vous venez de terminer un court-métrage, « Eat », qui se passe dans un restaurant français à New-York.

 

« Eat » est une série de gags sur la nourriture que je voulais mettre dans « Les Mutants de l’espace », mais je n’ai pas pu les y inclure. Il y a si longtemps que je n’ai pas été nominé aux Oscars, et j’ai pensé que ce serait un joli film, sophistiqué et sensible pour l’Académie. Puis en le dessinant, je me suis mis à mettre des gags osés et grossiers. Il ne gagnera donc jamais d’Oscar, mais il est plus proche de mon sens de l’humour comme ça.

 

Voulez-vous parler de quoi que ce soit d’autre à propos de « Les Mutants de l’espace », votre travail, votre vie, vos projets ?

 

Les gens pensent toujours que je suis quelqu’un de scandaleux, de choquant, quand en réalité je suis quelqu’un de bien élevé, doux et timide. En fait, vous le croirez ou non, mais je travaille sur un programme de Noël pour enfant pour le « Cartoon Network ». Imaginez Bill Plympton faisant un dessin animé pour enfants…

À PROPOS DE BILL PLYMPTON

Bill Plympton est né le 30 avril 1946 dans l’Oregon. Fils de banquier, il a grandi dans une famille de six enfants (trois garçons et trois filles). Il reçoit en 1964 son diplôme de L’Oregon City High School. Pour éviter la guerre du Vietnam, il sert de 1967 à 1972 en tant que garde national. En 1968, il s’installe à New York et suit des cours à la School of Visual Arts tout en travaillant comme cartoonist et illustrateur. Il est graphiste pour Cineaste, Filmmakers Newsletter et Film Society Review. Illustrateur pour The New York Times, Vogue, House Beautiful, The Village Voice, Rolling Stones, National Lampoon et Glamour. Il commence en 1975 un strip politique pour The Soho Weekly News, « Plympton ». En 1981, il travaille pour plus de vingt journaux.

Bill Plympton fait son premier film d’animation en 1983. Il s’agit de « Boomtown », un dessin animé musical sur les absurdités des dépenses militaires, de la guerre froide jusqu’aux années 80. C’est avec « Your Face », nominé aux Oscars en 1988, que démarre véritablement sa carrière cinématographique. Il travaille régulièrement avec MTV pour la série « Plymptoons ». Il fait alors son premier long-métrage « The Tune », entièrement autofinancé. Il réalise 30 000 dessins à lui seul.

 

Après cette expérience, il décide de passer à la fiction et réalise J.Lyle et Guns on the Clackamas. En 1998, il retourne à l’animation pour son second long-métrage, « L’Impitoyable lune de miel ! » avec lequel il remporte le Grand Prix à Annecy. « Les Mutants de l’espace » son troisième long-métrage d’animation, lui apporte le Grand Prix à Annecy pour la seconde fois.

En 2004, il réalise « Hair High ». Puis « Des idiots et des anges » en 2008. En 2014 sort Les Amants électriques. Une fois de plus, Bill Plympton réalise tous les dessins lui-même, et est accompagné d’une équipe qui travaille notamment sur un effet aquarelle particulièrement poétique. Avec « La Vengeresse », il signe en 2017 sa première co-réalisation, avec Jim Lujan. Une manière de se renouveler et d’explorer de nouvelles pistes à 70 ans ! En 2022, il prépare son prochain film « Slide » (Duel à Monte Carlo Del Norte), une façon pour lui de revisiter le genre du western et qui devrait sortir en 2023.

FILMOGRAPHIE

1987 – Your Face, 3’
1992 – The Tune, 69’
1997 – Mondo Plymton, 60’
L’Impitoyable lune de miel ! (I Married a Strange Person!), 74’
2001 – Les Mutants de l’espace (Mutant Aliens), 83’
2004 – Hair High, 78’
2008 – Des Idiots et des anges (Idiots and Angels), 78’
2013 – Les Amants électriques (Cheatin’), 76’
2015 – La Vengeresse (Revengeance, co-réalisé avec Jim Lujan), 71’
2022 – Duel à Monte Carlo del Norte (Slide), en cours de production

CE QU'EN PENSE LA PRESSE

CINÉ LIVE

Hautement jouissif.

 

LE FIGARO

Une satire délirante.

 

LIBÉRATION

Une fresque conjugale, violente, délirante et provocante.

 

TÉLÉRAMA

Sexe, violence et gags dingos. Détonnant.

 

STUDIO MAGAZINE

Ce mélange étonnant – et pourtant personnel – de Crumb, Tex Avery et Tarantino est une pure jubilation.

HORAIRES DU 29 MARS AU 4 AVRIL

Mercredi, Dimanche, Mardi : 20h00
Jeudi, Samedi, Lundi , Mardi : 16h40, 21h30 (sauf Mardi)