Fiction / France, Allemagne, Finlande

PULSE

Elina, jeune rappeuse de 17 ans, est contrainte de quitter son pays natal. Elle rencontre sa nouvelle sœur par alliance, Sofia, une ballerine charismatique qui mène une double vie faite de soirées, de garçons et de drogues. Leur amitié apparente se transforme vite en jeu de pouvoir aux conséquences toxiques.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2022

Aino SUNI

Aino SUNI

Elsi SLOAN, Carmen KASSOVITZ, Adel BENCHERIF, Camille

1h43 – Couleur – Dolby Digital 5.1

22 Février 2023

ENTRETIEN AVEC LA RÉALISATRICE

Quelles sont les origines de « Pulse » ?

 

Le documentaire « Never Again » que j’ai réalisé sur la rappeuse finlandaise Mercedes Bentso m’a certainement donné beaucoup d’inspiration. Mercedes Bentso, l’une de mes amies les plus proches aujourd’hui, utilise le rap comme moyen d’exprimer les émotions les plus sombres : les peurs, les désirs et les fantasmes les plus interdits. Tout comme Elina, la protagoniste de « Pulse ». C’est important pour moi de raconter des histoires sur des personnes homosexuelles. Cela fait partie de mon expression personnelle et répond à mon besoin de voir des femmes s’aimer à l’écran. Mais le fait que l’histoire soit sombre n’a rien à voir avec le fait d’être homosexuel. Il peut s’agir de n’importe quel type d’amour qui est gâché par la possessivité. En tant que cinéaste, je me sens attirée par les histoires qui présentent une ambiguïté morale. Je veux comprendre pourquoi nous faisons des choses qui nous blessent et qui blessent les autres.

 

Le film est un thriller psychologique, une histoire sur le passage à l’âge adulte et un drame qui se déroule dans trois pays…

 

J’adore les histoires de passage à l’âge adulte. Quand vous êtes jeune, un été, une amitié ou un amour peuvent bouleverser votre vie. L’on voit un sens plus profond à tout, vous apprenez la vie, vous vivez une expérience pour la première fois et ce souvenir vous accompagne pour toujours. Cela vous façonne en tant que personne. Je pense que c’est quelque chose que je voulais revivre en faisant ce film et pour moi, c’est vraiment le cœur de l’histoire.

 

Je voulais raconter l’histoire dans un style différent, presque à la manière du film Scarface – une approche plus grande que nature qui est normalement consacrée aux hommes adultes et à leur honneur. Ce n’est pas parce qu’il y a des jeunes femmes dans le film qu’il faut se contenter d’être doux et subtil…

 

Pourquoi avez-vous décidé d’avoir un récit multilingue?

 

Le fait que le film soit principalement en français était évident dès le début. L’histoire que je voulais raconter se déroulait en France et les personnages venaient de France et de Finlande. Réaliser un film dans une langue différente de ma langue maternelle était un véritable défi. Heureusement, nous avions une équipe formidable pour y parvenir.

 

Le casting du rôle d’Elina a été difficile, non seulement à cause de la langue, mais aussi en raison des compétences en rap et de la présence sur scène que le personnage devait avoir. La Finlande est un très petit pays, il est donc peu probable de trouver une personne de ce genre – à l’âge approprié, avec les bons attributs – c’est un vivier très limité. Mais nous avons eu beaucoup de chance.

Elsi Sloan ne parlait pas vraiment français lorsqu’iel est venu.e à l’audition. Pendant le casting, nous lui avons demandé de présenter une partie de la chanson principale du film, qui est en français.

Comme Elsi est musicien.ne, iel a une excellente capacité à apprendre les sons. Elsi a pu rapper la chanson juste à l’oreille à partir de la cassette que nous lui avons envoyé. Et iel l’a fait avec une telle aisance et un tel charisme que nous étions émerveillés. J’étais sûr qu’iel pourrait apprendre la langue avant le début du tournage.

 

Qu’en est-il de l’autre actrice, Carmen Kassovitz, fille du réalisateur et acteur français Mathieu Kassovitz ?

 

Carmen a une longue expérience de la danse et du ballet. Elle est originaire de la Martinique, où sa mère Julie Mauduech est comédienne et possède une école de théâtre. Carmen a déménagé à Paris il y a quelques années et travaille maintenant dans des films et à la télévision (elle joue dans Stalk, une série jeunesse française renommée).

 

Quel genre de préparation avez-vous fait avec les deux jeunes interprètes ?

 

Nous avons beaucoup répété avec Elsi et Carmen. Je pense que nous avons eu un mois de répétitions ensemble. Nous avons parcouru le scénario, avons beaucoup parlé des personnages, nous avons répété des scènes, avec parfois un peu d’improvisation. J’ai également testé la liste des plans pendant ce temps. Grâce à cette période de répétitions, les acteur.ice.s ont vraiment appris à connaître leurs personnages et, surtout, à se connaître entre elleux. Elsi et Carmen sont devenues des ami.e.s proches et il y avait un lien très naturel entre iels, que l’on voit dans le film. Iels se soutenaient et s’entraidaient.

 

Quel est votre prochain projet ?

 

Il s’agit d’un scénario de long métrage sur un couple qui essaie de trouver un foyer et de construire sa vie ensemble à partir de rien. Les deux femmes sont des toxicomanes en voie de guérison qui ont trouvé soutien et amour auprès de l’autre. Lorsqu’Aamu, le personnage principal, tombe amoureuse d’une autre femme, elle ne se contente pas d’entamer une liaison secrète, elle est également ramenée à ses anciennes mauvaises habitudes. Je suis actuellement en train d’écrire la première version de ce livre, qui est donc encore en cours d’élaboration.

L'ENFER À DEUX

L’amitié entre deux filles est la relation la plus intime et dépendante qui existe : c’est comme un mariage. On partage tout avec sa meilleure amie, elle devient une partie de nous-même. Parfois, la frontière entre l’amitié et l’amour romantique peut être floue.

 

J’ai déjà vécu ce genre d’amitié intense, aux allures de rapport de force, dans lequel l’une a pris le pouvoir, pendant que l’autre subit. J’ai été la fille opprimée, celle qui est en demande d’affection permanente, prête à se rabaisser du moment qu’elle peut plaire. Mais j’ai aussi été celle qui avait toutes les cartes en main, qui abusait de sa position pour en tirer profit, parfois de façon cruelle, comme les adolescents en sont capables…

 

Quand Elina s’installe en France, elle perd tous ses repères et se retrouve particulièrement vulnérable. Ses amis sont en Finlande. Sa mère, elle, semble faire de sa relation avec son nouveau compagnon sa priorité.
La seule personne à qui peut se rattacher Elina, c’est Sofia. Elle doit se faire accepter par sa nouvelle soeur, à tout prix, par peur de la solitude et d’un nouvel abandon. Sa dépendance, son besoin d’attention de la part de Sofia, se transforment en obsession. Notre personnage principal a tellement peur de perdre Sofia que les liens qu’elle tisse avec elle tendent à l’étouffer et à la contrôler. Or cet amour ne peut qu’aliéner l’autre, s’il est basé sur la peur de le perdre. Des éléments de danger tiendront le public en haleine.

 

Jusqu’où Elina ira-t-elle ?

 

L’histoire se resserre autour d’elle comme une toile d’araignée, et nous l’observons basculer dans la spirale de l’obsession sans qu’elle puisse l’arrêter. Le suspense de ce thriller associera plusieurs univers en apparence contradictoire, puisque le style « street » du hip-hop contrastera avec l’environnement bourgeois de Sofia. Le monde immaculé et rigoureux de la danse classique, quant à lui, sera en opposition avec le côté malsain des virées nocturnes. Au fur et à mesure que l’histoire avance, la présence des parents (Karim et Audrey) diminue jusqu’à ce que le spectateur se retrouve avec nos deux héroïnes dans une sorte de « bulle narrative », isolées des autres. Les parents disparaissent des préoccupations du spectateur, au même titre qu’ils disparaissent aux yeux d’Elina.

À PROPOS DE LA RÉALISATRICE

Aino Suni (née en 1985) est l’une des réalisatrices scandinaves les plus prometteuses de sa génération. Ses courts-métrages « Turnaround » et « Wolf Carver » ont été sélectionnés dans des festivals prestigieux comme Clermont-Ferrand ou Sarajevo, diffusés sur Canal+, YLE ou encore la chaine italienne RTI. Son documentaire « Never Again », sur la rappeuse Mercedes Bentso, a eu sa première mondiale en 2018, au Festival International d’Helsinki. L’année suivante, elle prépare son premier long métrage « Pulse » avec des élèves de l’ERACM, l’école d’acteurs de Cannes et côtoie l’École Internationale de Rosella Hightower pour construire les scénographies des scènes de danse.

Aino est une alumni de Berlinale Talents. Elle est aussi membre de l’European Women’s Audiovisual Network (EWA) et de l’Association des Réalisateurs de Film Finlandais (SILO).

BIOGRAPHIES

Carmen Kassovitz est née en 2002. Elle est la fille du couple d’acteurs Mathieu Kassovitz et Julie Mauduech. Très rapidement, elle envisage une carrière d’actrice. En 2019, Carmen Kassovitz est retenue pour le film « L’Été nucléaire » de Gaël Lépingle. Elle décroche également un rôle dans le film « Camera Obscura » de Sonia Sieff et de Marie-Noëlle Dana. Elle joue également dans la série pour adolescents « Stalk », diffusée sur la plateforme France.tv Slash. Carmen Kassovitz sera également à l’affiche du film « Tempête » aux côtés de Mélanie Laurent et Pio Marmaï, en décembre 2022.

 

Elsi Sloan signe ici son premier rôle au cinéma, après avoir joué dans la série finlandaise « Outo kesä » (un été étrange). Jeune acteur.ice de 22 ans, iel est aussi chanteur.se et a déjà sorti plusieurs projets ! Rapper et jouer en français n’était pas pour autant une tâche aisée. D’origine finlandaise, Elsi Sloan a dû apprendre le français pour le film et jouait parfois en phonétique.

CE QU'EN PENSE LA PRESSE

CULTUROPOING.COM

Avec ce premier long métrage de fiction, Aino Suni réalise ici un véritable thriller psychologique, sous la forme d’une rencontre amoureuse, tout en déjouant constamment les attentes, dans une esthétique colorée et flamboyante, au rythme électrisant.

 

DERNIÈRES NOUVELLES D’ALSACE

Un premier film audacieux.

 

ECRAN LARGE

Sinistre sans être malade, contagieux sans être infecté, Pulse est un premier long-métrage sous-tendu par des thématiques fortes, une identité indéniable, et un sens de l’ambition qu’il s’agira de saluer. De quoi susciter la curiosité quant aux prochains projets de la cinéaste Aino Suni.

 

FRANCEINFO CULTURE

Jeune cinéaste, Aino Suni réalise un film sensible où l’intime s’inscrit dans un monde où prime le paraître.

 

LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

Un premier film visuellement éclatant, plein d’images sublimes.

LISTE ARTISTIQUE ET TECHNIQUE

Elsi Sloan : Elina
Carmen Kassovitz : Sofia
Adel Bencherif : Karim
Camille : Audrey
Chilla : Chilla
Lucille Guillaume : Karoline
Rebekka Kuukka : Amanda
Juho Milonoff :  Juha

 

Réalisation : Aino Suni
Scénario : Aino Suni
Direction de la photographie : Kerttu Hakkarainen
Costumes : Julia Fouroux
Maquillage : Audrey Crépin
Casting : Minna Sorvoja
Musique : Jean-Benoît Dunckel
Chanson : Elsi Sloan, Chilla
Son : Thomas Appel
Montage : Thibault Hague, Ville Hakonen
Producteurs : S. Aubert, L. Jacob, F. Kolbmüller, I. Tolmunen
Production : Adastra Films
Coproduction : Oma Inge Film
Vendeur international : Kinology
Distribution : Wayna Pitch

HORAIRES DU 29 MARS AU 4 AVRIL

Dimanche, Mardi : 21h40