Fiction / Japon

REAL

Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne comprend pas cet acte insensé, d’autant qu’ils s’aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l’inconscient de sa compagne. Mais le système l’envoie-t-il vraiment là où il croit ?

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2012

Kiyoshi KUROSAWA

Kiyoshi KUROSAWA, Sachiko TANAKA

Haruka AYASE, Takeru SATÔ

2h07 – Couleur – Dolby Digital 5.1

10 Août 2022

L'AMOUR SELON KUROSAWA

Kiyoshi Kurosawa a décidé de nous raconter l’histoire d’un amour véritable. Lorsqu’un jeune homme décide de percer le secret qui entoure la tentative de suicide de son amie, la frontière entre le réel et l’irréel s’estompe… Ce qu’il va découvrir dépassera tout ce qu’il aurait pu imaginer. Et ce sera le début d’une grande histoire d’Amour mystérieuse.

 

Le roman original « A perfect day for plesiosaur » a reçu en 2010 l’un des plus grands prix littéraires japonais. Les membres du jury ont récompensé ce roman en soulignant la qualité de son histoire, impatients de connaitre l’impact qu’il aura sur les spectateurs.

 

Kiyoshi Kurosawa a réussi à adapter ce roman en remaniant sa structure sans toutefois perdre son charme intrinsèque. « L’adaptation de ce roman a été pour moi une sorte de défi, car comment filmer à l’intérieur du coeur ? »

 

Quatre ans après le magnifique « Tokyo sonata », Kiyoshi Kurosawa revient au cinéma. De grands acteurs de renommée mondiale ont rejoint rapidement le casting : Takeru Sato, Haruka Ayase, Miki Nakatani, Joe Odagiri, et bien sur Kyoko Koizumi, la muse des films de Kurosawa.

LES ACTEURS

Takeru SATÔ (dans le rôle de Kôichi Fujita)

 

Né le 21 mars 1989 à Saitama.
En 2007, Takeru Satô est révélé au grand public par le premier rôle dans « Kamen riden den-ô » (série sur TV Asahi puis adaptation éponyme sur grand écran). En 2008, il se fait remarquer dans la série télévisée « Rookies », puis en 2009 dans la série « Mei’s Butler », adaptation télévisuelle du manga du même nom pour laquelle il décroche le prix du meilleur second rôle masculin aux Television Drama Academy Awards. En 2010, il s’essaie pour la première fois aux films historiques en costume avec « La légende de Ryôma », avant d’obtenir le premier rôle dans « Q10 » (Cute). En 2011, il reçoit le prix du meilleur espoir aux Élan d’Or Awards (attribués par l’Association des Producteurs Télévisuels du Japon depuis les années 1950). En 2012, il fait ses premiers pas sur les planches en incarnant le premier rôle dans la pièce « Romeo et Juliette ». De plus, le film « Kenshin le vagabond » dans lequel il interprète le premier rôle est un succès au box-office puisqu’il engrange plus de 300 millions de yens de recettes et est distribué dans 64 pays étrangers. Le film insuffle un courant d’air frais dans l’industrie du cinéma japonais. En 2013, il joue dans la série télévisée et drame familial « Tonbi », dans laquelle il incarne avec brio le fils de la famille Ichikawa. Sa carrière ne cesse de s’accélérer puisqu’en décembre 2013 sort le film « The liar and his lover » dans lequel il joue le rôle principal d’un designer sonore de génie. Aujourd’hui, c’est l’un des jeunes acteurs les plus talentueux et populaire du moment. Entre autres performances marquantes, ses prestations dans les films « Goemon » (2009), « Trick the movie : psychic battle royale » (2010), « Beck » (2010), ainsi que les séries « Bloody monday » (2008 / 2010) ou encore « Cerisiers d’hiver » (2011).

 

Haruka AYASE (dans le rôle de Atsumi Kazu)

 

Née le 24 mars 1985 à Hiroshima.
En 2004, Haruka Ayase se fait remarquer en interprétant le rôle d’Aki dans la série télévisée adaptée du roman éponyme « Un cri d’amour au centre du monde ». Ensuite, elle joue dans de nombreuses séries comme « Into the white night » (2006), « Hotaru no hikari » (2007), et « Jin » (2009 et 2011). Elle joue également dans de nombreux films à succès comme « Cyborg she » (2008), « Ichi » (2008), « Happy flight » (2008), ou encore « The magic hour » (2008). En 2010, elle est récompensée pour son rôle principal dans « Oppai volleyball » (2009) et obtient le prix d’interprétation féminine et le prix de popularité dans la catégorie « acteurs » aux Japan Academy Awards, ainsi que le prix d’interprétation féminine aux Blue Ribbon Awards. La même année, elle décroche également le prix du meilleur espoir aux Hashida Awards pour son rôle dans « Jin ». En 2012, « Hotaru no hikari » – fonctionne très fort au box-office, puis elle fait la Une pour sa prestation aux côtés du célèbre acteur Ken Takakura dans le film « Dearest ». En 2013, elle tient le rôle principal dans la saga historique « Yae no sakura » pour la chaîne NHK et est propulsée au rang d’actrice d’envergure nationale. Elle a un succès écrasant auprès d’un public large et fait partie des actrices les plus populaires et brillantes du moment. Entre autres performances marquantes, ses prestations dans les films « Princess Toyotomi » (2011), « Akko-chan – the movie » (2012), ainsi que les séries télévisées « Hero special » (2007), « The fantastic deer-man » (2008), « Mr. Brain » (2009), « Hotaru no hikari 2 » (2010), « Antartica » (2011).

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

Votre dernier film est sans doute celui qui a un rapport le plus complexe avec la vérité et pourtant il s’appelle « Real ». Pourquoi ?

 

Ce film est l’adaptation d’un roman original : « A perfect day for plesiosaur » (« Un jour parfait pour le plesiosaure »). Le héros y explore l’inconscient des gens et parvient de moins en moins à distinguer le réel de l’irréel. Jusqu’à ce qu’il découvre un passé tenu secret. Quand j’ai adapté cette histoire à l’écran, j’ai cherché un titre simple qui clarifierait l’intrigue. Je trouvais que le titre original augmentait la confusion, je voulais un titre qui résume le film en un seul mot. Au départ, j’avais choisi « Unreal » (« Irréel »), qui me semblait adapté au sujet car, dans l’histoire, tout n’est pas réel. Après le tournage, j’ai réalisé que «Unreal» ne convenait pas car, contrairement aux apparences, tout pouvait être réel. Ce titre résonne avec ma conception des films : il a des points communs avec ma méthode. Sur les tournages, je n’ai qu’une obsession : filmer la fiction de la façon la plus réaliste possible. Faire des films, c’est précisément rendre réel ce qui ne l’est pas. Ainsi, en filigrane, le titre évoque le principe même du cinéma.

 

« Real » est une très grande histoire d’amour. Mais pourquoi l’amour est-il si difficile à obtenir, pourquoi le romantisme de votre cinéma nous entraîne toujours sur un chemin sinueux ?

 

A la base, le personnage principal a plutôt un tempérament pessimiste. Que ce soit vis-à-vis de la société ou de la personne qu’il aime, son scepticisme l’empêche d’exprimer ses sentiments. C’est le point de départ. J’ignore pourquoi, mais mes films partent souvent de ce postulat. C’est totalement inconscient. Personnellement, je ne pense pas être comme ça, mais au Japon, que ce soit chez les hommes ou les femmes, il me semble que ce profil est assez courant. De nos jours, les gens sont un peu pessimistes, ils ont du mal à croire à ce qui est sous leurs yeux. Du moins c’est ma représentation de la moyenne des gens. Cependant, ce qui m’intéresse avant tout, c’est d’emmener le personnage jusqu’au point où… il comprend qu’il a eu raison de croire en ce à quoi il a cru. Car après avoir surmonté quelques difficultés, il réalise qu’il avait vu juste en ayant foi en certaines choses. Au final, c’est donc une vision plutôt optimiste. Et toute l’histoire nous emmène vers cette issue plus positive. C’est le cas dans la plupart de mes films, y compris « Real ».

 

A part « Kairo », il y a peu de couples dans votre cinéma ?

 

« Real » a ce point commun avec « Kairo » que les héros soient un jeune homme et une jeune femme. J’avais provisoirement laissé tomber les histoires de jeunes gens pour aborder le thème de la famille. Dix ans plus tard, j’ai finalement eu envie de tourner à nouveau l’histoire d’un couple, de me poser à nouveau la question de savoir comment ils allaient avancer et vivre l’avenir. « Real » est peut-être la concrétisation de ce regain d’intérêt de ma part. Mais celle qui fait finalement des efforts, c’est la femme. Curieusement. Au départ, l’homme se démène, mais ensuite, c’est la femme qui prend le relais et qui tente de sortir l’homme de son marasme pour aller vers le bonheur. Et c’est vrai dans « Kairo » aussi.

 

On s’est habitué à voir dans vos films des personnages dans le coma. Qu’est-ce que cet état entre la vie et la mort a de si spécial pour vous ?

 

Qui sait si être dans le coma, c’est être mort ou vivant ? J’ai toujours trouvé ce thème à la fois lourd et intéressant. Dans mes films précédents, il en était déjà question. Souvent, mes personnages errent entre la vie et la mort. Mais, plus que les autres, ce film aborde l’état comateux de façon directe et frontale. Minutieusement. Je n’ai pas tellement pu explorer l’aspect médical, mais dans un futur projet, je n’exclue pas de traiter le sujet par un biais plus scientifique. Car c’est passionnant. Des gens morts en apparence, qui s’avèrent souvent être pleinement conscients. Comment faire pour communiquer avec eux ? C’est un thème qui préoccupe la médecine contemporaine.

 

Le manga a toujours été présent dans vos films, mais le plus souvent comme prétexte. Dans « Real », il est absolument central. Il va jusqu’à se matérialiser d’un point de vue narratif. Pourquoi un tel investissement dans ce genre littéraire ?

 

Je ne suis pas un connaisseur en matière de mangas. Je ne saurais pas les définir, pas plus que je ne connais leur place dans le Japon actuel. Cependant, j’ai observé l’apparition d’un certain type de mangas qui ne déforment pas la réalité. Au contraire, ils tentent d’en faire une reproduction fidèle. Et ça m’intéresse beaucoup. Souvent, les dessinateurs reproduisent des photos en retouchant les originaux sur ordinateur. Même les visages sont réalistes, ils ne sont pas déformés et ont l’air de vrais Japonais. Pourquoi les dessinateurs sont-ils si attachés au réel ? Quand j’ai interrogé certains d’entre eux, tous m’ont dit qu’en réalité, ils aimeraient réaliser des films. Qu’ils rêvent de mangas qui ressembleraient à des films. En tant que réalisateur de films, je trouve ça très curieux. Car, de mon point de vue, un film n’a pas vocation à extraire la réalité telle quelle. Certes, la caméra permet de filmer le réel. Mais à cela, on ajoute des éclairages, des décors, et on modifie la réalité de nos propres mains. Ainsi s’établit la fiction, le drame. Pour moi, c’est la mise en scène qui marque les esprits. À l’inverse, ces dessinateurs de mangas travaillent à l’épure. Ils veulent coller à la réalité. Pour se rapprocher des films, en ayant des principes opposés. Et des intentions opposées. Ça m’a interpellé. D’où mon envie d’intégrer ces éléments dans mon film, de mettre en scène des dessinateurs qui finissent par confondre le réel et l’irréel. C’est un thème qui me tenait à coeur.

 

La plupart de vos films ont été filmés à Tokyo, dans la jungle urbaine, dans des endroits serrés, chargés. Dans « Real », on découvre une île plutôt utopique. A quel point a-t-elle été importante dans ce film ?

 

Ce n’est pas forcément par volonté de filmer Tokyo. Je dirais même que c’est rarement le cas. À quelques exceptions près, je cherche en réalité à filmer des lieux neutres. Des lieux abstraits. Des villes, des routes, des montagnes banales. Je rêverais de tourner dans des lieux qui ne soient nulle part. Ceux que j’imagine en écrivant le scénario. Mais quand j’explique ça au producteur, il me dit : « Comment ça nulle part ? Si ça n’a pas d’importance, autant tourner ici, à Tokyo ! ». Autrement dit, « nulle part » se transforme en « n’importe où ». D’où le fait que presque tous mes films sont tournés à Tokyo. Pour « Real », l’histoire est censée se dérouler à Tokyo, d’où quelques plans de la ville au cours du film. Cependant, pour les scènes clés du passé, il fallait un autre lieu. Celles où apparaissent les souvenirs et les secrets des personnages. Pour le coup, je voulais un lieu qui ait l’air d’être nulle part. C’était indispensable du point de vue narratif. J’ai décidé de respecter le roman original, et de choisir une île pour tourner ces scènes. Dans le roman, il est question d’Okinawa. Les descriptions permettent d’avoir une idée précise du décor. Pour l’adaptation à l’écran, j’ai volontairement choisi d’éviter Okinawa au profit d’un lieu moins reconnaissable. Une île qui soit un lieu abstrait. Ce lieu fait partie intégrante du déroulement du film. C’est la première fois que je tournais sur une île. Je n’ai aucune idée de la façon dont les Français voient cette île. Au Japon, rares sont ceux qui sont capables de la situer. Les gens l’imaginent au sud sans savoir où exactement. Mon objectif est à moitié atteint, car les gens s’interrogent, certains doutent de son existence. L’île devient un lieu étrange, abstrait et inaccessible. Reste à savoir si les étrangers auront la même sensation.

 

Dans « Real », les effets spéciaux sont plus complexes qu’à l’accoutumée, avec un grand travail d’animation numérique, dont ce dinosaure. Comment voyez-vous ce travail technologique ?

 

J’ai l’habitude d’utiliser ces techniques. Mais, comparativement à mes films précédents, « Real » en utilise beaucoup plus, et de bien meilleure qualité. Ils tiennent un rôle très important dans le film. Personnellement, je m’intéresse aux nouvelles techniques, et en particulier à celles que je n’ai jamais utilisées. Dès que j’en ai l’opportunité, j’essaie d’en profiter. Pour voir ce qu’elles apportent au film. Je ne comprends pas qu’on dénigre ces techniques sans les connaître. Une fois qu’on les a essayées, on est libre de ne pas en vouloir. Moi, j’ai eu envie de continuer à explorer ce champ de nouveautés. Dans le cas de « Real », par chance, le contenu réclamait l’usage de ces différentes techniques. Et surtout, je disposais d’un budget plus important. J’en ai donc profité pour intégrer de nouveaux effets spéciaux, ce qui m’a permis de réaliser toutes sortes d’images. Cela rejoint ma réponse précédente, mais grâce à cela, j’ai pu m’extraire de Tokyo et filmer des lieux plus abstraits. J’ai pu créer un espace plus propice au film. Des paysages correspondants exactement à la dramaturgie. Cela m’a permis de donner du relief. C’est une chance de raconter une histoire totalement différente des précédentes grâce à ces effets. Le Japon possède d’excellentes techniques qui n’ont rien à envier à Hollywood. J’ai pu le vérifier de mes propres yeux.

 

Est-ce que faire un film avec des effets spéciaux fait peur ?

 

C’est un moyen d’expression parmi d’autres. Il y a plusieurs degrés de surprise, plusieurs façons de l’être. Mais pour montrer aux spectateurs des choses qu’ils n’ont jamais vues, ou pour les étonner au point qu’ils n’en reviennent pas, on n’est pas obligés d’avoir recours aux effets spéciaux. La mise en scène, l’intrigue, le jeu des acteurs, les éclairages, les jeux de caméra, les décors : sans une juste combinaison de toutes ces composantes, les spectateurs ne sont pas surpris. Il suffit de voir les films d’Alfred Hitchcock pour le comprendre. Autrement dit, les effets spéciaux ne sont qu’un des éléments qui constitue la somme du film. Et si le film et l’intrigue le requièrent, je trouverais dommage de s’en priver.

 

Propos recueillis par Francisco Ferreira – Locarno août 2013

À PROPOS DU RÉALISATEUR

Né le 19 juillet 1955 à Kôbe.
Kiyoshi Kurosawa débute la mise en scène avec des films indépendants en 8mm alors qu’il étudie la sociologie à la Rikkyô University. En 1980, son premier film « Shigarami gakuen » est projeté au Festival du Film Indépendant de Tokyo. En 1983, il fait ses débuts commerciaux avec « Kandagawa wars ». C’est en 1997 qu’il accède à la reconnaissance internationale avec « Cure », un film de serial killer. En 1999, « License to live » est projeté à la section Forum au Festival international de Berlin, et « Charisma » est ovationné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. La même année, « Vaine illusion » est au Festival de Venise où il retourne en 2006 avec « Retribution ». « Tokyo sonata » a reçu le Prix du Jury Un Certain Regard à Cannes en 2008. Son dernier film, « Shokuzai » (Celles qui voulaient se souvenir et Celles qui voulaient oublier) était en sélection officielle au Festival de Venise, au Festival de Toronto et à Deauville Asie en 2012.

LISTE TECHNIQUE

Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Scénario : Kiyoshi Kurosawa Sachiko Tanaka
Histoire originale : A Perfect Day for Plesiosaur (Rokurou Inui)
Musique : Kei Haneoka
Production : Tokyo Broadcasting System Television, Inc.
Directeur créatif et producteur : Takashi Hirano
Producteur exécutif : Hideki Tashiro, Yoshiyuki Oikawa
Producteur : Atsuyuki Shimoda
Productrice associée : Akiko Ikuno
Production musicale : Kagenobu Kuwahata
Directrice de la photographie : Akiko Ashizawa
Lumière : Hidenori Nagata
Décors : Mami Ishida
Son : Shinji Watanabe
Directeur des effets spéciaux : Jun Yokoishi
Responsable production des effets spéciaux : Ryo Hatanaka
Conseiller effets spéciaux : Shuji Asano
Effets spéciaux : Keigo Kagamihara
Monteur : Takashi Sato Scripte Kazumi Matsuzawa
Assistant réalisateur : Tatsuya Yoshimura
Directeur de production : Mitsuteru Banba

CE QU'EN DIT LA PRESSE

TRANSFUGE

Avec « Real », Kurosawa réussit une gageure paradoxale – faire un film psychique, qui ne s’adresse pas qu’au cerveau.

 

20 MINUTES

Kiyoshi Kurosawa signe une fable fantastique élégante et stylisée, une histoire de fantômes japonais qui rappellent ceux de « Kairo », mais où se mêlent des monstres préhistoriques et des réminiscences de la catastrophe de Fukushima. Un thriller teinté de science-fiction qui touche au cœur parce qu’il s’agit aussi, et avant tout, d’une formidable histoire d’amour.

 

CAHIERS DU CINÉMA

Le cinéaste poursuit son exploration des espaces mentaux et ne ment pas sur l’ambition philosophique du titre : c’est bien le réel qui est le sujet de ce conte de SF.

 

L’HUMANITÉ

La science-fiction, qui s’adjoint à la rescousse, produira une apothéose, à l’aide d’effets spéciaux spectaculaires hautement poétiques et réjouissants. Nous n’en dirons donc pas un mot. Au spectateur de se lever de son fauteuil.

 

LE MONDE

Comme à son habitude, Kurosawa procède par petites touches pour amener le spectateur à le suivre dans ce voyage intime vers les profondeurs (…). Mais qu’est ce, précisément, qui est réel ici ? (…) Telle est bien l’ironie subtile, mais aussi le crédo philosophique, du titre de ce film.

 

LIBÉRATION

Dans son extrême sophistication, cette investigation d’un paradis vicié, jusqu’à la source enfouie d’un déni de culpabilité, alterne purs éclats de brillance et détours plus hasardeux, mais nous renverse ultimement lorsqu’elle épouse un grotesque de fable atomique à la « Godzilla » dans un finale d’une beauté, à tous les égards, monstrueuse.

 

POSITIF

Real s’appuie sur une mise en scène aussi élégante que précise qui autorise toutes les audaces formelles et temporelles. On frôle le trop plein, le kitsch et le ridicule mais jamais on ne s’y égare. La richesse visuelle et narrative ne devrait en aucun cas rebuter le spectateur. Un enchantement sonore et visuel.

 

PREMIÈRE

Un mélange des genres réjouissant, qui relance continuellement l’attention et suscite un enthousiasme grandissant, jusqu’à son final pour le moins surprenant. « Real » tient du rêve éveillé ou du sommeil agité, c’est selon. Mais le voyage vaut le détour.