Fiction / Argentine

SUBLIME

Manuel, 16 ans, est un adolescent comme les autres. Dans sa petite ville côtière d’Argentine, il traîne avec ses amis et sa petite-amie, va à la plage, et joue de la basse dans un groupe de rock. Une routine parfaite pour un garçon de son âge. Mais sa vie se complique lorsqu’il commence à ressentir quelque chose de spécial pour son meilleur ami Felipe.

Berlinale – Génération 2022

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2021

Mariano BIASIN

Mariano BIASIN

Martin MILLER, Teo Inama CHIABRANDO, Azul MAZZEO…

1h40 – Couleur – Dolby Digital 5.1

17 Mai 2023

NOTE D'INTENTION

« Sublime » est une réflexion sur l’amitié et l’amour, à un moment de la vie où les changements sont vertigineux. J’ai écrit le scénario pour tenter d’explorer un éveil, ce moment précis où un lien indestructible se transforme. La recherche d’un lieu où les étiquettes ne sont pas nécessaires. Le protagoniste tente d’écouter sa voix intérieure, terrifié à l’idée de se tromper, de gâcher ce qu’il a de plus précieux. Et à la base de l’histoire, la musique, comme boussole, comme guide, comme refuge, comme moyen d’apprentissage.

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

Comment est né Sublime ?

 

Depuis que j’ai commencé à étudier le cinéma, j’avais pour objectif de réaliser un film. J’ai eu une longue carrière d’assistant-réalisateur, mais je n’ai jamais perdu de vue cet objectif. En 2015, j’ai réalisé un court-métrage (El inicio de Fabrizio – 2015) qui m’a donné beaucoup de satisfaction. Nous avons remporté l’Ours de Cristal dans la section Génération de la Berlinale. Ce travail m’a insufflé une nouvelle énergie, une nouvelle confiance en moi et m’a ouvert les portes pour écrire le scénario de mon premier long-métrage, « Sublime ».

 

Comment avez-vous choisi les acteurs ?

 

Il fallait trouver des acteurs qui avaient le même âge que les personnages. Il était également important qu’ils aient une affinité pour la musique. Il n’était pas nécessaire qu’ils soient musiciens, mais ils devaient au moins avoir une base pour pouvoir être formés. Les auditions et tout le processus de sélection ont été enrichissants pour moi, mais ils ont été ralentis par la pandémie. Cette période d’incertitude a fait que beaucoup de candidats sont devenus trop grands, et que d’autres ont atteint l’âge requis. Je me suis sentie vraiment soutenue par le producteur (Juan Pablo Miller), la directrice du casting (María Laura Berch) et l’équipe de direction (Verónica Biasin, Natalia Biasin et Lucas Aranda) dans le choix de chaque personnage. Merci à eux.

 

Comment avez-vous réussi à créer une telle alchimie entre ce groupe de jeunes acteurs ?

 

En suscitant des rencontres. Il était essentiel que ces acteurs se lient, qu’ils apprennent à se connaître. Bien que nous étions au coeur de la deuxième vague de pandémie au moment du tournage en Argentine, toujours sans vaccins, la production a trouvé un moyen avec toutes les précautions nécessaires pour que nous puissions avoir des séances d’entraînement théâtral et musical. Cela a rapproché les jeunes, ils ont commencé à faire des blagues. Les répétitions musicales avec le musicien Emilio Cervini, les répétitions d’acteurs, où nous avons travaillé sur les points de ressemblance et de différence entre chaque personnage et l’acteur qui le représentait. Improvisations, lectures, moments de détente… tout cela a contribué à faire de ce groupe un groupe d’amis au moment de la réalisation du film.

 

Quelle est la place de la musique dans votre film ?

 

Elle est fondamentale. Le groupe de rock m’a semblé être un bon contexte pour le développement de l’histoire. Et comme dans tout film musical, où les protagonistes jouent/composent de la musique, l’apport des chansons a un impact direct sur l’intrigue. Pour cela, nous avons fait un travail méticuleux avec le compositeur Emilio Cervini, pour trouver le type de chansons, le type de paroles, le type de sonorité pour chaque moment musical du film.

 

Avez-vous un lien particulier avec la musique ?

 

La musique est très émotionnelle pour moi. Je ne l’aborde pas d’un point de vue intellectuel, je n’ai pas de grandes connaissances techniques. Mais je joue de la musique depuis que je suis très jeune, je compose des chansons, je joue dans des groupes. J’ai enregistré des albums, qui étaient des expériences de croissance, comme des mini-enregistrements. Pour moi, le processus de création musicale a toujours été similaire à celui de la création cinématographique. Proposer, partager, voir comment les autres contribuent à donner un sens à l’oeuvre. J’ai beaucoup d’affection et de respect pour ce que la musique génère en moi.

 

Quel est le rôle de l’amitié dans ce film ?

 

C’est le sujet du film. Je pense que l’amitié est la plus belle forme de lien. Elle peut renforcer n’importe quel autre type de lien, le consolider. C’est une force empathique et positive, généreuse et désintéressée. Dans ce cas, l’attirance se superpose à une amitié très forte, et le film réfléchit à la manière dont elle la met à l’épreuve.

 

Dans le film, on a l’impression qu’il n’y a pas d’homophobie, l’environnement du protagoniste est bienveillant. Pourquoi avoir choisi cette approche ?

 

J’ai pensé que c’était un bon défi de construire une histoire où le problème n’est pas ce que le personnage ressent, mais ce qu’il en fait. Dès le départ, j’ai eu le sentiment qu’il existait déjà de nombreux (et précieux) films sur les LGBTQ+ qui se concentrent sur la discrimination, la honte, la confrontation avec « les autres ». Mais je pense que parmi les jeunes d’aujourd’hui, d’autres débats s’ouvrent, qui sont également intéressants et valables. C’est un film qui essaie de dialoguer dans un monde où il y a moins de préjugés, où certaines batailles ont été résolues. Où l’on peut parler de ces choses d’une manière différente. Il est évident qu’il y a encore des questions négatives à ce sujet. Je n’ai pas voulu brosser un tableau idyllique. Je voulais simplement déplacer l’attention vers un autre endroit.

 

Pensez-vous que la situation des jeunes Argentins LGTBQ+ a changé depuis votre adolescence ?

 

Oui, dans un contexte général, évidemment. Il m’est difficile de supposer que les jeunes du pays forment un bloc avec une position unifiée. Mais oui. J’ai l’impression qu’en Argentine, nous avons une tendance marquée à nous redéfinir constamment. Je pense que, culturellement, nous sommes une société qui s’observe, qui se critique, qui est très dure avec elle-même, et dans cet exercice, nous remettont en cause les idées préconçues obsolètes. Je ne sais pas si nous sommes des pionniers, mais j’ai l’impression que ces choses-là avancent rapidement ici. Même s’il y a encore beaucoup d’étapes à franchir, les jeunes se perçoivent différemment. Ils s’expriment différemment. Ils se jugent moins.

 

Comment avez-vous géré les scènes intimes sur le plateau ?

 

Pour les acteurs, elles étaient très naturelles et simples. J’avais peur qu’ils soient mal à l’aise, alors nous avons beaucoup parlé avec eux, dès le casting, puis pendant la pré-production avec la directrice de casting (María Laura Berch) et la coach qui les a accompagnés à chaque instant du tournage (Natalia Biasin), de ce que seraient ces scènes, à quoi elles ressembleraient, comment nous les ferions. Nous avons même fait des répétitions de mouvements, etc. Mais les acteurs étaient toujours détendus. Et chaque fois que je leur demande quelles sont les scènes qu’ils ont trouvées les plus difficiles à faire, ils en citent toujours d’autres.

 

Quel message vouliez-vous faire passer à travers ce film ?

 

Mon but était de partager un bout du parcours d’un personnage. Et que l’histoire permette à chacun de ressentir (ou non) de l’empathie avec ce qui est exprimé. Si un message en ressort, je m’en réjouis. Le film est honnête de la première à la dernière image. Pour moi en tout cas, le message qu’il génère porte sur l’amitié et l’acceptation.

 

Pourquoi le titre « Sublime » ?

 

J’ai généralement du mal à donner un nom aux choses. C’est le cas pour les chansons, les courts-métrages, tout ce que j’essaie de créer. Dans ce cas-ci, le mot « Sublime » m’est venu instantanément à l’esprit lorsque j’ai commencé le projet. J’ai donc décidé de l’adopter et de le laisser me guider tout au long du voyage.

À PROPOS DU RÉALISATEUR

Né à Buenos Aires le 9 janvier 1980, Mariano Biasin est diplômé de l’école professionnelle de cinématographie d’Eliseo Subiela (Buenos Aires) en 2004. Il a travaillé comme assistant réalisateur sur plus de 30 longs métrages en Argentine, et pour des coproductions avec l’Espagne, les États-Unis, le Brésil, la France ou encore l’Uruguay aux côtés de réalisateurs comme Paula Hernández, Pablo Giorgelli, Eliseo Subiela, Diego Lerman, Gastón Duprat et Julio Chávez entre autres.

 

Il a réalisé le court-métrage « Fabrizio’s Initiation » (2015), lauréat de l’Ours de Cristal à la Berlinale – Génération Kplus 2016. Ce dernier a été sélectionné dans plus de 50 festivals internationaux de cinéma et lauréat de 20 prix et mentions. Il a également réalisé le court-métrage « Hell in the Goal Area » (2020), acquis par HBO USA. Il est sélectionné dans plus de 20 festivals internationaux de cinéma et lauréat de 10 prix jusqu’à présent.

 

Mariano Biasin réalise également des vidéos clips et des documentaires pour le groupe finlandais Stratovarius. Aussi musicien, il est le membre fondateur du groupe argentin La suma de las Partes. Il a d’ailleurs produit et composé toutes les chansons de l’album Vergel (2020).

 

Présenté en première mondiale au festival de Berlin, Sublime est son premier long-métrage.

CE QU'EN DIT LA PRESSE

FRANCEINFO CULTURE

Ce premier long-métrage explore la thématique LGTBQ+ dans un registre émotionnel et sensible, au plus proche des sentiments de ses personnages, loin des discours et du militantisme.

 

CAHIERS DU CINÉMA

Dans ce régime d’une banalité assumée où rien de spectaculaire n’advient vraiment – de ce point de vue, le titre est trompeur -, l’émotion surgit de biais, dans la répétition de ces scènes musicales qui s’avèrent les plus belles [et] disent une intensité que le film, trop précautionneux, refuse de libérer.

 

L’OBS

Le passage vers l’homosexualité acceptée est évoqué avec bienveillance, et les acteurs, qui ont l’âge de leurs rôles, sont très convaincants. Cinéma intimiste, cinéma des sentiments : le titre donne le ton.

 

aVOIR-aLIRE.COM

Ce premier long métrage est une œuvre attachante qui porte un regard juste sur les fragilités de l’adolescence.

HORAIRES DU 31 MAI AU 6 JUIN

Mercredi, Samedi : 13h20
Jeudi, Vendredi, Lundi : 18h30
Dimanche, Mardi : 21h50

HORAIRES DU 7 AU 13 JUIN

Mercredi : 15h00
Dimanche, Lundi : 21h45