JEU. 30 • LUN. 3 : 18h45

Chanteur, compositeur, batteur m u l t i – i n s t r u m e n t i s t e , j a z z tendance libre, en solo ou à plusieurs, André Minvielle peut faire danser une salle toute la nuit, jouer de la batterie avec des aiguilles à tricoter, tirer un feu d’artifice sur un plateau de bistrot joué comme une percussion, se déployer au cœur d’un spectacle de danse, jouer Maître Panisse dans la comédie musicale « Marius et Fanny » de Vladimir Cosma, partir en tournée mondiale avec pour seul instrument une bouteille de Vichy Célestins ou encore faire interpréter la pluie et l’orage à une salle de mille spectateurs à l’aide d’un sac plastique alors qu’il fait beau… Né en 1957 à Pau, André Minvielle suit une formation en micro-mécanique pour devenir horloger. Mais dès la fin des années 1970, il sait que sa vie sera consacrée à la musique. En 1985, il assiste à un concert de la Compagnie Lubat. Il intègre la compagnie et participe au festival d’Uzeste en organisant la Hestejada de las Arts, où il joue avec des poètes, conteurs, comédiens, musiciens, dont Eddy Louis, Michel Portal, Daniel Humair, Louis Sclavis, Marc Perrone, Claude Nougaro, Jon Hendricks. Il débute là sa réflexion sur l’oralité et la musicalité des langues. En 2008, il reçoit le prix de l’Artiste vocal de l’année aux Victoires du jazz. Minvielle se lance alors dans des aventures qui se poursuivent pour la vie : Bernard Lubat, Marc Perrone, Fabrice Vieira, Lionel Suarez, Serge Pey, Albert Marcœur, Thomas de Pourquery, BABX, Papanosh, Vincent Peirani… André Minvielle vit dans le Béarn, au pied des Pyrénées, dans la plaine de Nay.

Éleveuse de manchots en bois, m a g n é t i s e u s e d e f r i g o s e t plastichienne de traîneau (plutôt husky), Marina Jolivet adore dessiner et peindre des bestioles et des grosses légumes et se presser le citron pour trouver des jeux de mots subtiles ou complètement débiles pour libérer l’imaginaire.  Elle a failli devenir chercheur en chimie, mais frappée d’une soudaine lucidité, elle a senti qu’il valait mieux qu’elle cherche ailleurs… Elle est devenue peintre en bâtiment, métier qu’elle affectionnait particulièrement, mais qu’elle a choisi d’abandonner pour se consacrer à l’élevage de Gérard Manchot et ses amis. Ses thèmes préférés sont la musique et en particulier le jazz et aussi les artistes ringards, le cinéma B&Z, les champignons, les coups de gueule de toutes sortes, engagés ou non, et surtout les pôles et les problèmes environnementaux associés à ces régions. Son travail se décline sur tous les formats du magnet à la fresque en passant par les tableaux, cartes, sculptures… Depuis qu’elle est “Secrétaire des tas de déchets”, elle organise des sorties et ateliers pour observer la nature, ramasser les déchets et faire des créations avec. Le tout avec humour et amour, sans quoi ça ne veaurien qui volaille !

Olivier Azam est réalisateur et cofondateur de la coopérative cinématographique Les Mutins de Pangée (et la plateforme VOD CinéMutins). Auteur-réalisateur de p l u s i e u r s l o n g m é t r a g e s documentaires pour le cinéma (dont Chomsky&Cie et Howard Zinn, une histoire populaire américaine avec Daniel Mermet ou encore La cigale, le corbeau et les poulets). La rencontre avec André Minvielle fut riche en communs et Olivier Azam a été enthousiaste à l’idée d’un film (André Minvielle, l’homme à la manivelle) et d’une “performance transartistique”. Il a suivi le vocal’chimiste pendant des années, dans ses tournées, ses ateliers, ses expériences et a participé à la création d’œuvres à la main-vielle à roue. Montrer un “ours”, en langage de monteur, c’est montrer un film en chantier, en réflexion, c’est parler de la fabrication des images et du sens qu’on peut y donner. C’est cette expérience habituellement réservée à la salle de montage qu’il s’agit d’étendre ici à celle de projection. C’est la suite d’un cheminement qui part du premier geste cinématographique, revient au geste artistique essentiel, pour retrouver enfin une forme de cinéma vivant et d’associer le public aux recherches et aux trouvailles.

Imaginée pendant plus de 15 ans par André Minvielle comme un clin d’œil au “ready-made” de Marcel Duchamp, à partir de tuyaux de toilettes, la main-vielle à roue est un instrument qui permet de projeter et fabriquer des sons et des images en tournant une manivelle. De loin, l’ensemble ressemble à un appareil du cinéma des origines et son projectionniste. Le travail de la main, le geste et le mouvement des corps sont essentiels dans ce projet. Un tour de manivelle et nous voilà dans un monde sensible, burlesque et poétique. Projetées sur un mur, des images se superposent sous l’action d’un pédalier qui commande un ordinateur. Minvielle et sa main-vielle à roue nous plongent dans l’histoire du cinéma : Dziga Vertov, Sergueï Eisenstein, Buster Keaton mais aussi des films de famille, des trouvailles de collectages, des tableaux “palimpseste”vivants … Les images sont remixées, d’autres compositions apparaissent, tels des collages, dans l’esprit de Jacques Prévert, avec du mouvement, de la peinture, du cinéma, du hasard et des coïncidences, des chansons et le sens que prennent soudain des images sur lesquels on s’arrête…