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DIS-MOI POURQUOI CES CHOSES SONT SI BELLES

Fiction / Canada

Dans les années 30 au Québec, le frère Marie-Victorin, surtout connu comme fondateur du Jardin botanique de Montréal, se lie d’amitié avec son étudiante Marcelle Gauvreau, qui deviendra sa collaboratrice. Alimentée par un amour de la religion et une fascination envers la nature et la science, leur relation évoluera en un échange épistolaire, dans lequel ils explorent les désirs.

Année

2023

RÉALISATION

Lyne CHARLEBOIS

SCENARIO

Lyne CHARLEBOIS

AVEC

Alexandre GOYETTE, Mylène MACKAY, Rachel GRATON

FICHE TECHNIQUE

1h39 - Couleur - Dolby Digital 5.1

DATE DE SORTIE

20 AOÛT 2025

HORAIRES DU 13 AU 19 AOÛT 2025

MAR 19 : 20h00

AVANT-PREMIÈRE | MARDI 19 AOÛT 2025

Avant-première à 20h précédée d’une présentation du distributeur du film

FRÈRE MARIE-VICTORIN, MARCELLE GAUVREAU, L’UNION SPIRITUELLE DE ``DEUX ÉCLOPÉS``

Des rues, des boulevards, des édifices portent le nom de Marie-Victorin. Ce frère des écoles chrétiennes, né Conrad Kirouac le 3 avril 1885, est surtout connu du public pour deux grandes réalisations : la publication de Flore Laurentienne en 1935 et la fondation du Jardin botanique de Montréal qui ouvre ses portes au public en 1937.

 

On sait moins que le frère Marie-Victorin fut aussi le plus grand intellectuel québécois de l’entre-deux-guerres, mort trop tôt dans un accident d’auto le 15 juillet 1944. Nommé professeur de botanique à l’université de Montréal en 1920, son charisme attira à lui de nombreux étudiants et il forma une première génération de chercheurs francophones, dont il s’est fait le porte-parole. C’est sa vigoureuse promotion de la science qui a attiré vers lui la jeune Marcelle Gauvreau. Née le 28 février 1907, elle découvre découvre son amour des plantes en 1930 grâce au concours de botanique lancé par Le Devoir à l’initiative de Marie-Victorin. Elle passe alors de la faculté de philosophie à la faculté des sciences et aussitôt diplômée en 1932, se rapproche de Marie-Victorin qui l’embauche à titre de secrétaire et bibliothécaire de l’Institut de botanique de l’université de Montréal qu’il dirige. C’est le début d’une relation unique et improbable dont l’évolution au cours des douze années suivantes verra se développer entre eux un amour impossible. « Nous sommes, lui dit-il, des rescapés de la tuberculose, deux êtres fragiles dont l’âme seule compte ». Leurs « deux vies n’ont de sens que dans la poursuite des grandes réalisations » et leurs « deux âmes rendent le même son », car ils regardent « la vie et la nature avec les mêmes yeux d’enfants ». Ils se promettent de vivre « cette belle et sainte amitié » sans « arrière-pensée et sans crainte, quoique avec toute la discrétion imposée par l’implacable l’implacable machine sociale ». Ils subliment leur attirance physique dans des échanges épistolaires d’une grande qualité littéraire portant sur la sexualité des femmes et des hommes, domaine alors tabou tant au Québec qu’ailleurs dans le monde.

 

Demeurée Demeurée célibataire, Marcelle Gauvreau lui avait promis qu’elle resterait « avec lui, près de lui, toute à lui, toujours, toujours, jusqu’à la mort ! ». Après que cette mort advint de manière inopinée en 1944, elle se consacra jusqu’à son propre décès le 16 décembre 1968 à sa vocation d’enseignante. d’enseignante. Dans le cadre de l’école de L’Éveil qu’elle avait fondée en 1935, elle initiait les jeunes enfants aux sciences naturelles, incarnant la devise que lui avait proposée Marie-Victorin : « Je voudrais savoir pourquoi toutes ces choses sont belles ».

 

Yves Gingras, Historien des sciences

NOTE D’INTENTION DE LA RÉALISATRICE, LYNE CHARLEBOIS

DIS-MOI POURQUOI CES CHOSES SONT SI BELLES… 

 

est un film sur la relation épistolaire entre le frère Marie-Victorin et Marcelle Gauvreau. Une magnifique histoire d’amour entre un religieux et une jeune femme ; entre un professeur et sa brillante élève; entre un homme reconnu et son assistante méconnue. Une histoire des années trente, surprenante mais surtout si moderne…

 

UN FILM SUR LA SEXUALITÉ. UN FILM D’AMOUR

 

Lorsqu’on commence la lecture de cette correspondance particulière et fascinante, entre le frère Marie-Victorin et Marcelle Gauvreau, on a souvent l’impression d’être « voyeur », d’entrer dans l’intimité de deux personnes à leur insu… On passe par toutes les émotions : surprise, ennui, gêne, tristesse, malaise, colère, re-malaise, joie, étonnement encore… Parfois on lève les yeux en l’air devant toutes ces bondieuseries et à la lecture de certains passages, on verse des larmes tellement c’est beau ! C’est cette beauté qui m’a inspirée, inspirée, cette bonté du cœur… cette grandeur dans l’acceptation… là où le mot « âme » prend tout son sens ; là où la Nature devient Dieu… tel que chacun le conçoit…

 

UN FILM DANS UN FILM

 

Après de longs mois de réflexion, de recherche et de lectures, la vérité s’est imposée : quand on sait que la connaissance de l’histoire nous faitsouvent souvent défaut, force est de constater que nous jugeons rapidement le passé avec nos yeux d’aujourd’hui, sans tenir compte du contexte même de l’Histoire. Trop fréquemment nous oublions que nous sommes le résultat d’une évolution. Comme le dit cette célèbre citation : « Juger sans connaître revient à rejeter sans comprendre ». Il me semblait que ces deux êtres-là méritaient mieux : un film ouvert sur leur histoire, sur leur Amour si singulier. Un film où toute la poésie et la sincérité de leur relation sont incarnées pour éviter, entre autres, un procès sur la religion.

Faire rebondir l’histoire de Marie-Victorin et Marcelle dans un monde contemporain en démontrant que l’amour est un sentiment universel qui ne connait ni âge, ni langue, ni religion et qui a traversé tous les siècles, lui assure son essence et sa pérennité… L’idée du « film dans le film » découle donc de cette réflexion.

Une mise en abîme de deux époques où l’enjeu reste le même : comment aimer et comment aimer bien ? Comment s’aimer ? Et l’amour sans sexe entre un homme et une femme qui se désirent peut-il vraiment exister ? Peut-on parler d’Amitié avec un grand A ? Et cet amour peut-il être heureux ? Marie-Victorin et Marcelle, forts de leurs convictions religieuses y sont-ils parvenus ? Peut-on parler de la foi sans provoquer une polémique ?

 

UNE HISTOIRE D’AMOUR… DEUX ÉPOQUES…

 

Marcelle et Marie-Victorin… Roxanne et Antoine. En jumelant les personnages historiques aux acteurs qui les incarnent, Roxanne et Antoine poursuivent leurs réflexions réflexions et apprennent à se comprendre,à se démêler un petit peu. Aux côtés de Marie-Victorin et de Marcelle, ils approfondissent leurs motivations, apprivoisent apprivoisent leurs désirs, et peut-être même réussissent-ils à s’accepter eux-mêmes. Malgré le vertige que donne un monde qui va doucement mais sûrement vers sa perte…

 

DIS-MOI POURQUOI CES CHOSES SONT SI BELLES 

 

n’est pas un film historique, mais un film d’amour qui transcende les époques et les valeurs. Cette histoire est une sorte de fidélité à l’autre, de respect, de curiosité qu’il était impératif de mettre en lumière. Ce film c’est aussi le désir de rendre hommage à deux personnages plus « grands que Nature » : Marie-Victorin et Marcelle Gauvreau.

 

Lyne Charlebois