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Fiction / France

BARBÈS LITTLE ALGÉRIE

Malek, la quarantaine, célibataire, vient d’emménager à Montmartre et accueille bientôt chez lui son neveu Ryiad fraîchement arrivé d’Algérie. Ensemble ils découvrent Barbès, le quartier de la communauté algérienne, très vivant, malgré la crise sanitaire en cours. Ses rencontres avec les figures locales vont permettre à Malek de retrouver une part de lui qu’il avait enfouie, de renouer avec ses origines et de commencer à faire le deuil de ses disparus.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE REPRISE

2024

Hassan GUERRAR

Hassan Guerrar, Audrey Diwan, Rachid Benzine, Peter Dourountzis

Sofiane ZERMANI, Khalil GHARBIA, Khaled BENAISSA

1h33 – Couleur – Dolby Digital 5.1

16 Octobre 2024

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

TOUTE LA PRESSE CINÉMA VOUS CONNAIT COMME ATTACHÉ DE PRESSE, MÉTIER QUE VOUS EXERCEZ DEPUIS PLUS DE TRENTE ANS. À QUEL MOMENT DÉCIDEZ-VOUS DE DEVENIR RÉALISATEUR ?

 

Je n’ai pas décidé de devenir réalisateur. Ça s’est imposé à moi durant le confinement. J’ai écumé le quartier, les rues de Barbès que je connais depuis toujours, et j’ai commencé à relever plein de petites histoires. En parallèle, à l’instar du personnage de mon film, j’ai été rattrapé par ma religion et le deuil de ma mère, ce qui m’a ramené à des problèmes familiaux que j’ai inclus dans l’histoire. On peut donc parler d’un mélange de fiction et de réalité.

 

VOUS DITES QUE ÇA S’EST IMPOSÉ À VOUS, MAIS IL Y A BIEN EU UN DÉCLIC ?

 

Le déclic, c’est un coup de fil à Audrey Diwan. Je l’appelle comme ça, pour rien, c’est une amie. Pendant cette conversation, je lui raconte des anecdotes, mon rapport à ce quartier, et là germe l’idée d’un film. Je sens monter l’envie de montrer cette vie que je connais bien, ces gens qui font partie de mon quotidien. Elle m’y encourage, elle me donne l’élan. Le lendemain, je veux acheter à manger mais tout est fermé. Je débarque chez elle, elle habite en face de chez moi. Son ordinateur est allumé, elle me propose de m’accompagner dans cette histoire. Elle me propose ça à moi, qui sais à peine écrire un mail ! Sauf qu’elle trouve que je raconte très bien ces scènes et elle aime le regard que je pose sur le quartier. Je lui montre la matière que je collectionne, des vidéos, des échanges que j’ai enregistrés… Ensemble, on en vient à confirmer ce pressentiment : c’est un film. On a très vite accouché d’un synopsis et d’un séquencier, et comme Audrey partait tourner L’Événement, j’ai enchaîné avec Rachid Benzine, universitaire, romancier et scénariste. J’ai donc travaillé entre une championne du scénario et un champion de la littérature et du scénario. C’est avec Rachid que nous avons fait la première version du film, et avec lui, j’ai beaucoup appris. Ensuite, comme lui aussi a été pris par d’autres obligations, j’ai embrayé avec Peter Douroundzis, auteur-réalisateur très sensible, précis, accompagnant. Là, ayant beaucoup appris avec Audrey et Rachid, je me suis émancipé, j’ai largué mes premières peurs, et ça a abouti à une version de Barbès Little Algérie dont j’étais heureux. Au début, avec Audrey, je ne voulais pas complètement y croire. Je me disais que c’était une blague qui allait trop loin… Mais une fois lancé, je ne pouvais plus reculer. Je devais aller jusqu’au bout. C’est devenu essentiel, comme une envie longtemps retenue.

 

AVEZ-VOUS EU DU MAL À FINANCER LE FILM ?

 

Oui, c’était très compliqué car je n’avais aucune expérience, je n’avais même pas fait un court métrage. Marie Tauzia (East Films) et Patrick Gimenez (CheliFilms), qui croyaient énormément au projet, étaient là dès la première ligne du scénario et m’ont aidé à financer le film. Nous a ensuite rejoints 24 25 Films. J’ai eu la chance d’avoir une totale liberté artistique tout au long de cette aventure.

 

MAIS VOUS N’AVIEZ AUCUNE EXPÉRIENCE TECHNIQUE !

 

J’ai une chance incroyable, j’ai vécu ce que peu de gens ont vécu. J’avais un incroyable assistant qui m’a immédiatement fait un planning au cordeau, et j’ai prévenu tout le monde dès le premier jour : je suis un débutant et je n’y connais rien. C’était une manière honnête de dire que j’allais m’appuyer sur les mêmes intuitions qui m’ont guidé lors de l’écriture. Mon rapport à la cinéphilie y a sûrement joué aussi. J’ai improvisé à partir de ces connaissances-là. Et puis, j’ai eu la chance d’avoir le meilleur chef opérateur au monde : Amine Berrada. On n’a pas eu à parler beaucoup pour tomber d’accord sur les grandes directions. Ce que je retiens de cette expérience de cinéma, et ce qui m’a plu, c’est qu’on peut essayer tout ce qu’on veut, du moment que ça vient du ventre. Et une fois face aux images, on sait si ça marche ou pas.

 

VOUS VOUS ÊTES LANCÉ EN DÉBUTANT, MAIS CELA N’EMPÊCHE QUE SUR LE TOURNAGE, VOS DIRECTIVES ÉTAIENT TRÈS PRÉCISES, TANT SUR LA MISE EN SCÈNE QUE DANS LA DIRECTION DE COMÉDIENS…

 

J’ai compris que si un réalisateur rate son film, c’est parce qu’il ne connaît pas son scénario à la virgule près, qu’il ne ressent pas viscéralement ce qu’il veut exprimer. Je ne suis pas du genre à connaître de tête le numéro de la séquence. Mais, en revanche, je pourrais réciter tous les dialogues de chaque personnage. Eux, je les connais intimement.

 

PEUT-ON DÉFINIR BARBÈS LITTLE ALGÉRIE COMME UN PREMIER FILM D’AUTEUR INTIME, EN CE SENS OÙ VOUS RACONTEZ BEAUCOUP DE VOUS ?

 

C’est vous qui le dites, pas moi. Bon, j’avoue : Malek, qu’incarne Sofiane Zermani, c’est moi. Mais il faut ajouter à cela des histoires que j’ai vues ou qu’on m’a racontées, que j’ai fictionnées en modulant la réalité des personnages, comme Préfecture ou Hadria.

 

CE QUI EST AUTHENTIQUE, C’EST VOTRE PARTICIPATION À LA DISTRIBUTION DES COLIS ET PANIERS-REPAS À L’ÉGLISE SAINT-BERNARD…

 

Toujours durant le confinement, j’ai rencontré, à travers l’association Saint-Bernard, Laure Grisinger, une dramaturge et une femme géniale qui passe son temps à aider les gens du quartier. Je m’y suis senti bien dans cette association parce que là d’où je viens, on m’a donné et aujourd’hui, c’est à moi de donner. Toutes celles et ceux qu’on voit dans l’église sont des bénévoles ou des gens qui venaient vraiment chercher des paniers-repas. C’était important pour moi de respecter cette véracité. Et puis, j’ai aussi fait ce film pour ramener un peu d’argent à ces familles en difficulté dans le XVIIIe arrondissement. On a prévu un QR code au générique et sur les affiches afin que le public entre en contact avec cette association. J’assurerai la promotion du film avec Laure (qui joue dans le film) pour essayer de trouver des fonds.

 

DANS LA DISTRIBUTION, IL Y A UNE RÉVÉLATION : KHALED BENAÏSSA DANS LE RÔLE DE PRÉFECTURE…

 

Pour moi, ce n’en est pas une. Khaled et moi nous connaissons depuis vingt ans. C’est un grand comédien reconnu en Algérie. J’avais besoin d’une pointure pour amener le ton de la comédie algérienne dont le regretté Mahmoud Zemmouri (Prends 10 000 balles et casse-toi, Les Folles années du twist…) était le représentant. Je voulais que Barbès Little Algérie ait une double identité : 50 % algérienne, 50 % française. Je fais partie de la génération des beurs nés en France et je suis beaucoup allé en Algérie. Je suis de ceux qui sont très fiers d’être français, mais de culture algérienne. Et je m’enorgueillis que mon film appartienne aux deux drapeaux.

 

LE SYMBOLE EST LOURD DE SENS AUJOURD’HUI…

 

Le film est avant tout un message de paix. Toutes ces cultures qui cohabitent sont intéressantes, surtout quand elles se rencontrent. Il faut juste les laisser apprendre les unes des autres. Il y a une séquence où on explique que Dieu est pour tout le monde, que c’est le même, quelle que soit la religion. Musulman, juif, chrétien… On s’en fout ! Là-haut, il n’y a qu’un Dieu, pas deux ou trois. Et chacun fait comme il veut.

 

ET OÙ AVEZ-VOUS TROUVÉ ADILA BENDIMERAD QUI JOUE HADRIA, LA PATRONNE DU CAFÉ, UN RÔLE QUI, À L’ORIGINE, DEVAIT ÊTRE DÉVOLU À UN HOMME ?

 

Adila arrive d’Algérie et je l’ai vue dans La Dernière Reine dans lequel elle est formidable. Comme je m’occupais du film comme attaché de presse, j’ai beaucoup parlé avec elle et c’est là que j’ai décidé de changer le personnage. Elle m’a ramené ce qu’est une femme en Algérie, au contraire de l’idée reçue qui veut que ce sont les hommes qui font la loi à la maison. En réalité, ce sont les femmes qui mènent la barque et quand les hommes rentrent, ils font tous les canards. Elles tiennent les bonhommes et se comportent comme des bonhommes : elles n’ont pas peur de s’interposer ou de se battre. Ce qui ne les empêche pas d’être des mères de famille très élégantes et, pour l’entourage, des grandes sœurs que tout le monde respecte.

 

MAIS L’UN D’EUX EST CARRÉMENT JALOUX QUAND SON COMPARSE S’INTÉRESSE AU JEUNE RIYAD !

 

Il n’est pas jaloux, il est possessif. Les Algériens sont toujours possessifs avec les gens qu’ils aiment : copains, cousins, frères, etc. Dans le film, la réaction est extrême – mais c’est un film !

 

EYA, QUE JOUE EYE HAÏDARA, EST-ELLE LA CAUTION ROMANTIQUE DE L’HISTOIRE ?

 

Ce n’est pas une caution romantique car remarquez qu’il ne se passe rien entre elle et Malek. Elle éprouve peut-être un petit béguin pour lui, mais lui n’est absolument pas là-dedans. Il est en deuil de sa mère et quelle que soit la personne qui lui apportera un peu d’amour et de bienveillance, il a pris tellement de coups dans sa vie qu’il aura tendance à se donner. Et s’il se fait berner, c’est dramatique car il n’a aucune méchanceté ni jalousie. C’est quelqu’un de très sain.

 

VOTRE REGARD SUR LA POLICE EST ÉQUILIBRÉ AUSSI…

 

Je pars du principe que la Terre est ronde et qu’il y a des bons et des méchants partout, quel que soit le pays ou le corps de métier. Il y a de très bons flics et de très mauvais. Même si dans le XVIIIe, il faut reconnaître qu’ils sont souvent irrespectueux et travaillent à la tête du client.

 

IL Y A ÉGALEMENT UNE SUPERSTAR DANS VOTRE FILM : LE RAPPER SOOLKING…

 

Quand il est arrivé à Barbès, c’était Madonna ! L’émeute ! 4000 personnes à se bousculer dans la rue pour le voir ! On a dû le planquer dans la cave du restau où on tournait pour le maquiller. C’est Sofiane, qui par ailleurs est son producteur, qui me l’a conseillé pour ce petit rôle dans la scène avec le pâtissier. Et il m’a cloué ! À la base, il n’avait qu’une phrase à dire, mais on a réécrit pour lui.

 

COMMENT S’EST DÉROULÉ LE TOURNAGE IN SITU ?

 

Je n’ai eu aucun problème. Les habitants du quartier avaient compris le film que je voulais faire. Ils en ont marre de voir des gens arriver avec des caméras pour filmer les vendeurs de clopes, les vols à la tire, etc. Moi, je fais de mon personnage principal un mec normal qui bosse, qui a un appartement, qui a des amis. Et des mecs comme lui à barbès, il y en a plein.

Pour revenir au tournage à proprement parler, j’avais la chance de connaître beaucoup de gens dans le quartier dont la famille venait de la même ville que la mienne en Algérie. Et tous les commerçants et voisins ont été extraordinaires. Ce qui a plu, je pense, c’est que j’ai fait travailler toutes les associations où je mettais ici un poste maquillage, là un poste habillage… Si d’autres ont des problèmes quand ils tournent là-bas, c’est parce qu’ils arrivent en territoire conquis, ne travaillent qu’avec des gens de l’extérieur et n’incluent pas du tout ceux du quartier. Moi, j’étais demandeur. Je tenais personnellement à les aider. Une dame à qui j’ai confié un tout petit rôle a pu s’acheter, grâce à son cachet, un réfrigérateur qu’elle voulait depuis deux ans. Rien que pour ça, je suis content d’avoir fait le film.

 

ENFIN, LA CHORBA… EN BOÎTE OU PAS ?

 

Jamais en boîte ! Jamais ! Un jour, en plein ramadan, je n’avais pas le temps de préparer la chorba et j’en ai acheté une en boîte à mon boucher. Au lieu de la faire en trois heures, je l’ai faite en cinq minutes. Et je l’ai recrachée direct ! Comme Malek dans le film. C’est immonde !

 

ENFIN, QUELQUES MOTS SUR LA CHANSON QUE SLIMANE A ÉCRIT ET INTERPRÉTÉ POUR LE GÉNÉRIQUE DE FIN ?

 

La voix de Slimane est un diamant. Elle est d’une pureté ! Elle me bouleverse. Il pourrait en faire des tonnes, mais ses chansons restent épurées, magnifiques par leur élégante simplicité. Il a lu le scénario et a tout de suite accepté de faire la chanson originale en reprenant des dialogues du film. Sans qu’on se soit beaucoup parlé, il a su ressortir, à travers son titre, ce que j’étais, ce que je suis.

LISTE ARTISTIQUE

Malek : Sofiane Zermani

 

Riyad : Khalil Gharbia

 

Préfecture : Khaled Benaïssa

 

Hadria : Adila Bendimerad

 

Eya : Eye Haïdara

 

Laure : Clotilde Courau

 

Mère de Malek : Djura

 

Aziz : Soolking

 

Slimane : Nedjim Bouizzoul

 

Chicago : Tariq Bettahar

 

Kheira : Hafida Chimlil

Manue : Laure Grisinger

LISTE TECHNIQUE

Réalisation : Hassan Guerrar

 

Scénario : Hassan Guerrar, Audrey Diwan, Rachid Benzine, Peter Dourountzis

 

1er assistant réalisateur : Olivier Bouffard

 

Image : Amine Berrada

 

Montage : Monica Coleman, Joseph Comar

 

Scripte : Ludivine Doazan

 

Son : Philippe Welsh

 

Costumes : Matthieu Camblor, Marion Moulès

 

Décors : Karim Lagati

 

Musique : Armand Amar

 

Production : East Films (Marie Tauzia), 24 25 Films (Thibault Gast), Chelifilms (Patrick Gimenez)

CE QU'EN DIT LA PRESSE

L’HUMANITÉ

Vivifiant et captivant.

 

L’OBS

Un très beau premier film.

 

LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

Barbès est un espace-miroir des blessures et des souvenirs refoulés, catalyseur d’une quête intérieure qui dépasse le personnage pour toucher Hassan Guerrar lui-même.

 

LE FIGARO

Avec ce portrait pétillant d’un coin de Paris, Hassan Guerrar signe son premier long-métrage : un coup d’essai en forme de coup de maître.

 

LE JOURNAL DU DIMANCHE

Ce grand petit film ne manque pas de cœur ; on lui donne le nôtre.

 

LE PARISIEN

Un film drôle, vibrant et profond.

 

OUEST FRANCE

Sofiane Zermani est exceptionnel.

 

TÉLÉRAMA

Chronique souvent drolatique d’un quartier avec ses petites magouilles, ses violences, son entraide et sa gouaille chaleureuse, le film est aussi une réflexion profonde sur la maturité et l’espace qu’on se choisit pour devenir un homme meilleur, réconcilié avec son passé, ouvert sur l’avenir.

 

LA CROIX

Nouveau venu derrière la caméra mais pas dans le cinéma, ce Franco-Algérien signe le portrait vibrant et solaire d’un quartier et d’une communauté à cheval entre deux pays et deux continents.

 

LA SEPTIÈME OBSESSION

Une lucidité de ton et une véracité de regard infusant une mélodique et mélancolique fiction du déracinement, innervée par une humanité déchirante et traversée par une gravité sourde.

 

LE MONDE

Premier long-métrage de Hassan Guerrar, attaché de presse connu comme le loup blanc dans le milieu du cinéma, ce film dévoile avec pudeur un pan douloureux d’intimité de l’incroyable vie de ce gavroche franco-algérien.

 

LE POINT

Dans cette balade en roue libre, entre drame et comédie, il est question de fraternité, de racines, de deuil, de pardon et de la place de la famille dans un quartier imprévisible où la violence s’invite avec la drogue. Sans être sombre, le constat a le goût doux-amer d’une amande.

 

LES FICHES DU CINÉMA

Barbès confinée, mais à l’air libre, sur fond de drame familial et d’actes manqués : c’est, en quelques mots, l’esprit du premier film de Hassan Guerrar. On retient la sincérité et la vitalité d’un quartier qui mériterait d’être davantage représenté à l’écran.

 

LES INROCKUPTIBLES

C’est […] une manière de prendre à contrepied les caricatures pittoresques souvent associées au quartier et à sa population : un cliché de rues bondées et braillardes, de personnages sanguins et chaleureux, que Barbès, little Algérie laisse assez audacieusement de côté au profit d’une tonalité plus discrète et méditative.

 

PREMIÈRE

Chez Guerrar, l’émotion s’écrit avec un E majuscule. Elle est le moteur d’un film qui dialogue avec le récent Goutte d’Or. Jusqu’à la puissance tout en finesse de son acteur principal : Karim Leklou chez Cogitore, Sofiane Zermani chez Guerrar.