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Après l’assassinat d’un sicario dans une petite ville mexicaine, Sujo son fils de quatre ans se retrouve orphelin et en danger. Sa tante est obligée de l’élever isolé à la campagne, mais l’ombre de la violence va poursuivre Sujo à chaque étape de sa vie. Comme si le destin de son père devait se confondre avec le sien…
2024
Astrid RONDERO & Fernanda VALADEZ
Astrid RONDERO & Fernanda VALADEZ
Juan Jesús VARELA, Yadira PEREZ ESTEBAN, Sandra LORENZANO
2h05 – Couleur – Dolby Digital 5.1
21 Août 2024
Nous pensons que la force de nos films vient de notre appartenance à une minorité et qu’ils nous engagent à raconter les histoires de notre époque. Et quelle époque au Mexique… Des milliers d’enfants se sont retrouvés orphelins à cause de la violence des cartels de la drogue. Certains sont les enfants des victimes, « les dommages collatéraux » du narcotrafic, mais d’autres sont les filles et les fils des responsables de ces massacres. Le film est une histoire sur ces « autres ».
Quel est l’héritage de ces enfants, qu’est-ce qui les attend ? Et surtout, la question qui a construit cette histoire : que faudrait-il à un jeune homme pour qu’il puisse remettre en question ce qui semble être son destin ?
HIJO DE SICARIO est un récit ayant deux origines : celle d’un nom et celle d’un homme. Avec l’histoire d’un tueur donnant à son fils le nom d’un cheval, le film s’intéresse à la transcendance, à l’héritage caché, aux rêves que nous réalisons sans le savoir : des rêves qui viennent de l’esprit de nos mères et pères, et de leurs parents avant eux. Comme un flux d’expérience humaine qui nous relierait tous, sans ignorer les espoirs des générations précédentes.
Formellement, HIJO DE SICARIO est un film de passage à l’âge adulte raconté par différents personnages qui ont compté dans la vie de Sujo : les gens qui l’ont aimé, qui lui ont appris et qui l’ont laissé continuer sa route. Le film est construit en épisodes, et c’est l’un des aspects qui nous enthousiasmaient le plus, que l’on puisse se permettre une exploration narrative, formelle et visuelle de l’histoire. Le récit visuel change à chaque épisode car les personnages secondaires sont comme des nouvelles saisons de la vie de Sujo. Nous voulions que chaque partie ait sa propre atmosphère. Chaque épisode a été tourné avec des objectifs de prise de vue différents explorant ainsi de nouvelles textures, lumières et atmosphères.
Le film avance sur différents niveaux de réalité. Nous cherchions à travailler sur des choses plus anciennes et primales, comme les croyances et les images qui viennent des premières femmes et des hommes, des éléments aussi magiques que mystérieux et réels, comme le feu, comme une nuit étoilée, comme la mort. Nous voulions que les épisodes soient comme les visages d’un prisme, chacun ajoutant un morceau et une couche d’un objet plus complexe. Au final, le film est un portrait de ce jeune homme, Sujo, mais aussi une promesse de l’homme qu’il mérite d’être.
À l’époque où nous travaillions sur SANS SIGNE PARTICULIER, nous sommes tombées sur Levantones, chroniques écrites par Javier Valdez, grand journaliste mexicain qui fût lui-même plus tard victime de violences. Ce ne sont pas tant les histoires qui ont retenu notre attention mais davantage l’atmosphère qu’il a su partager avec humanité et respect : des récits réels à la fois de victimes et d’auteurs, de femmes, d’hommes et d’enfants, tous pris pour une raison ou une autre dans la violence des cartels de la drogue qui sévit au Mexique. Il y a également l’inspiration de Jude l’Obscur de Thomas Hardy, qu’apprécie beaucoup Astrid. Les histoires d’orphelins turbulents sont une façon de chercher à comprendre les choses sous une lumière plus pleine d’espoir. Et enfin, le nom Sujo vient d’une légende mongole que Fernanda lisait enfant, une histoire d’amitié entre un garçon et un cheval. Comme à notre habitude, le projet est né de rencontre d’idées, de souvenirs et de choses auxquelles nous tenons, et nous a menées à HIJO DE SICARIO, l’histoire d’un orphelin qui grandit dans un Mexique violent et lutte contre la fatalité en cherchant son vrai moi.
Astrid Rondero et Fernanda Valadez sont deux artistes mexicaines qui travaillent ensemble depuis plus de 15 ans, en tant que réalisatrices, scénaristes et productrices. Après trois courts métrages, OF THIS WORLD (2010), EN AGUAS QUIETAS (2011) et 400 MALETAS (2014), elles produisent en 2017 THE DARKEST DAYS OF US, le premier long-métrage d’Astrid Rondero, puis SANS SIGNE PARTICULIER (2021) réalisé par Fernanda Valadez et qui remporte les Prix du public et du Meilleur scénario à Sundance. En 2024, elles remportent le Grand Prix de Sundance avec HIJO DE SICARIO qu’elles ont coréalisé.
Scénario et réalisation . . . . . Astrid Rondero, Fernanda Valadez
Image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ximena Amann
Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . Astrid Rondero, Fernanda Valadez, Susan Korda
Décors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Belén Estrada
Son . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Omar Juárez Espino
Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . Astrid Rondero
Production . . . . . . . . . . . . . . . . Astrid Rondero, Fernanda Valadez, Diana Arcega
Coproduction . . . . . . . . . . . . . Jewerl Ross, Virginie Devesa, Jean-Baptiste Bailly-Maitre
Production exécutive . . . . . . Gus Corwin
SUJO . . . . . . . . . . . . Juan Jesús Varela
NEMESIA . . . . . . . . Yadira Perez Esteban
SUSAN . . . . . . . . . . . Sandra Lorenzano
JAI. . . . . . . . . . . . . . . Alexis Jassiel Varela
JEREMY . . . . . . . . . Jairo Hernández Ramírez
SUJO (enfant) . . . . Kevin Uriel Aguilar Luna
ROSALIA . . . . . . . . . Karla Garrido
L’HUMANITÉ
La destinée du fils d’un tueur de cartel de la drogue, filmée sur un mode impressionniste. Hijo de sicario fait la part belle à la nature et montre le caractère aléatoire et atavique d’une criminalité née de la pauvreté rurale.
L’OBS
Tour à tour thriller étouffant, western nihiliste, film de fantômes et réflexion sociale sur le Mexique contemporain, Hijo de Sicario est un film puissant, à la fois désespéré et optimiste.
LA SEPTIÈME OBSESSION
HIJO DE SICARIO est l’histoire d’un déterminisme poisseux. De celui qui vous colle à la peau, vous stigmatise dans un pays (et en particulier une région reculée et caniculaire) gangrénée par une violence endémique. HIJO DE SICARIO est le mouvement asphyxié d’une fuite donnée d’emblée comme impossible.
POSITIF
Dans le présent film, les deux cinéastes poursuivent l’autopsie d’un pays où la violence est l’alphabet d’une société balafrée par la misère et la désespérance.
CAHIERS DU CINÉMA
En symbiose avec son héros discret, Hijo de sicario dessine une fresque en mode mineur, et fait de sa modestie apparente la ressource d’une émotion patiemment construite.
CINEMATEASER
Le film ne révolutionne jamais le discours sur le Mexique contemporain et les menaces sous lesquelles il ploie mais son empathie et l’accent qu’il met sur la place des femmes lui donnent une aura singulière dans ce cinéma criminel qu’on connaît par cœur.
LES FICHES DU CINÉMA
Pour leur première réalisation commune, les deux cinéastes signent un récit initiatique délicat et prometteur.
LES INROCKUPTIBLES
Subtilement teinté de magie, entre ses rumeurs de sorcière et ses incursions ésotériques liées aux rites ancestraux, le film cisèle ainsi son héritage de la violence avec des pas de velours. Et c’en est parfois profondément émouvant.
LIBÉRATION
Les cinéastes Astrid Rondero et Fernanda Valadez décrivent la violence du narcotrafic du point de vue des enfants, premières victimes.
TÉLÉRAMA
Un film ambitieux, parfois trop visuellement, qui revisite l’univers violent des sicarios avec une sensibilité féminine.