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HYACINTHE

Fiction / France

Quand Hyacinthe (35 ans) colosse introverti, psychiquement handicapé perd sa mère, Reda, un ami de la famille, accepte avec réticence de devenir son tuteur. Agé de 65 ans, de constitution fragile, c’est un petit dealer, un joueur invétéré, un dragueur impénitent. Vlad, un gangster impitoyable l’accuse d’avoir triché dans son tripot. Reda doit se mettre au vert. Hyacinthe insiste pour le suivre. Malgré les épreuves et les dangers, cette cavale les rapproche, leurs relations s’améliorent. Une vraie et profonde amitié les lie désormais. Mais Vlad ne lâche pas l’affaire. Le destin reprend la main.

Année

2022

RÉALISATION

Bernard MAZAURIC

SCENARIO

Bernard MAZAURIC, Julia BOUFFARD

AVEC

Denis LAVANT, Patrice QUATERON, Michel JONASZ

FICHE TECHNIQUE

1h37 - Couleur - Dolby Digital 5.1

DATE DE SORTIE

2 AVRIL 2025

AVANT-PREMIÈRE | LUNDI 31 MARS À 20H15

Avant-première « Hyacinthe » à 20h15 en présence de Bernard Mazauric, réalisateur du film et de l’équipe du film.

NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR

LE SUJET 

 

Je suis attiré par les personnages atypiques. J’ai voulu raconter les parcours de deux hommes à la dérive. Pour écrire ce scenario original, j’ai été inspiré par des œuvres qui m’habitent depuis toujours, des films tels que : « Macadam Cowboy » de John Schlesinger, l’amitiés de deux paumés, « The Bride » de Franc Roddam, road-movie en compagnie du monstre de Frankenstein et un nain filou mais sympathique. Les relations de nos deux protagonistes évoluent au fil des péripéties et forment la trame de cette comédie dramatique : – Comédie car le ton, le rythme général favorise l’humour. – Drame car l’action mêle agressivité, trahison, vengeance. Leurs aventures, qui se déroulent sur un rythme soutenu, sont tour à tour amusantes (en évitant la grosse farce) et violentes (sans un flot d’hémoglobine). 

 

LES PERSONNAGES 

 

L’authenticité des personnages principaux définit la trajectoire du récit. 

REDA est un dragueur patenté, un magouilleur né, un joueur invétéré, un dealer sans envergure. La soixantaine sonnée, il vit seul et c’est son choix. Quand il a un peu d’argent en poche, il le claque aussitôt, au poker ou avec des stripteaseuses. Pour lui, payer son loyer, ça, c’est du gaspillage. Sa vie se déroule sans qu’il ne se pose jamais la moindre question ou du moins si rarement. HYACINTHE, la trentaine, est un guadeloupéen de deux mètres, une force de la nature. Il est schizophrène, il doit suivre un traitement. C’est le plus doux des hommes. Sa mère l’a éduqué dans des principes stricts et une morale traditionnelle. Son angoisse chronique l’empêche de vivre une vie sociale normale. Au premier abord, on le croit attardé mental, il bégaye, évite de croiser le regard des passants, préfère éviter tout contact avec les autres. Il vit seul et cela lui pèse. Quand sa mère meurt, il doit être mis sous curatelle. Leurs destins vont de nouveau se croiser. La vérité des personnages, qui n’exclut pas une certaine fantaisie, est primordiale pour créer un environnement solide. Une attention particulière sera apportée au casting des rôles secondaires. Le choix de physiques atypiques, sans excès, donnera du relief à l’arrière-plan. 

 

LES DIALOGUES 

 

Le langage, le vocabulaire seront simples. Aucune tirade interminable, aucun message sociologique, philosophique ou religieux. Les dialogues seront réduits aux phrases de tous les jours, sans exclure l’humour. La concision plutôt que le verbiage. Avec les comédiens, les dialogues seront retravaillés. Le vocabulaire, les expressions, le phrasé, le rythme seront adaptés à chacun des personnages pour définir son identité. En plus du français, plusieurs langues seront utilisées : les Russes parleront en russe, les Arabes en arabe, avec des sous-titres. 

 

L’AMBIANCE. LE RYTHME. 

 

L’impertinence de REDA, son humour, son insouciance vont donner le ton général. Le tempo du récit sera assez enlevé. On ne s’attardera pas sur les scènes d’émotion pour éviter le mélo, les bagarres seront intenses mais brèves. Le comique de situation sera discret, les répliques furtives et légères. Aucune longueur, aucune lourdeur.

 

LE STYLE 

 

La mise en scène sera classique ce qui ne veut pas dire lente, pesante, ennuyeuse. Elle évitera les effets commodes, la lourdeur des trucages, les ralentis inutiles, les plongées et contre-plongées sans nécessité. Par contre la caméra sera très fluide mais chaque mouvement aura sa justification. Le choix des cadres et des angles ne sera pas guidé par une esthétique facile ou pour suivre la mode. Certaines règles seront transgressées. Des séquences seront très découpées, d’autres pas du tout, à chaque fois pour des raisons internes. Le découpage sera très précis mais on l’oubliera si l’occasion d’améliorer la scène se présente. L’alchimie du plateau opère parfois grâce à la suggestion d’un comédien, à un orage inattendu, un contretemps qui oblige à être inventif. Quand on a une base de travail solide, on peut se permettre une certaine improvisation. 

 

L’IMAGE 

 

La lumière – le cadrage – les décors – les costumes La photo, c’est l’âme du film. L’ambiance d’un plan, d’une scène, d’une séquence dépend grandement de la lumière. Mon intention un peu folle serait de retrouver l’émotion que m’ont procurées les images des « Moissons du ciel » de Nestor Almendros, celles de « Angel Heart » de Michael Seresin, celles de « Midnight Express » de Bernard Lutic pour les extérieurs ou celles des « Amants du Pont Neuf » de JeanYves Escoffier. Tous disparus mais que j’ai admiré professionnellement et que j’ai apprécié humainement. Le cadrage, lui, donne de l’esprit à l’image. Retrouver une expression, un regard, un sourire pour en souligner la valeur est en soi un art. Une deuxième caméra permettra de capturer des moments de grâce qui sont uniques et fugitifs. Un bon directeur artistique peut sublimer la beauté d’un film. Aussi bien pour des tournages en extérieur qu’en intérieur dans un décor naturel. Le directeur artistique doit superviser le travail de l’ensemblier bien sûr mais aussi celui du créateur de costume. Une harmonie doit être établie entre la photo, les cadrages, les décors et les costumes pour créer un style cohérent. 

 

LE SON 

 

Malgré les conditions de tournage en extérieur, qui ne facilitent pas la qualité du travail, l’ingénieur du son s’attachera à fournir le pourcentage le plus élevé possible de dialogues directs. Pour cela, lui et son perchman bénéficieront du temps nécessaire sur le plateau. On ne remettra pas à plus tard, en post production, l’enregistrement des textes. La post synchro n’atteint jamais l’authenticité du direct malgré le talent des comédiens et la perfection du travail en auditorium. Je resterai à l’écoute de ce technicien clé et veillerai à ne pas traiter le son comme une discipline secondaire. 

 

LE MONTAGE 

 

Etape cruciale avant la finalisation du film. La pression est tombée. Le réalisateur peut prendre son temps pour polir, peaufiner, ciseler la matière brute, « le matériau » comme on dit. Le talent du monteur donne à l’œuvre sa forme définitive et la sublime souvent, à la surprise du réalisateur. Parler soi-même d’un film qu’on a réalisé est déjà un exercice hasardeux, mais expliquer ses intentions pour une œuvre en devenir est un exercice un peu vain. Il faut se plier aux règles du jeu et donc évoquer ses souhaits en oubliant les impondérables. Un réalisateur-scénariste va s’appuyer sur une technique cinématographique et une grammaire au demeurant simple. Capturer et mettre en valeur la sensibilité de comédiens requiert le talent d’un directeur de la photo, la technique d’un ingénieur du son, l’art d’un décorateur. Seule une équipe de créateurs permet de présenter sur un écran scintillant le meilleur spectacle possible. L’expression « un travail d’équipe » exprime une réalité. Bien entendu, un peu de magie reste indispensable.

BIOGRAPHIE DU RÉALISATEUR

Etudiant en Lettres Classiques, Bernard Mazauric a attrapé le virus du cinéma sur le tournage du film « Les Jeunes Loups » de Marcel Carné sur lequel il avait fait un stage. Il a aussitôt abandonné ses études pour vivre cette vocation nouvelle. Ont suivi documentaires, téléfilms, longs métrages avec François Truffaut, José Giovanni, Francis Weber, Otto Preminger, Joseph Losey, Blake Edwards, Herbert Ross, David Lean (oui, pour « Nostromo », film qui n’a jamais été tourné malheureusement à cause de son décès), Franck Oz, Martin Campbell… Il a appris le métier sur le tas. 

 

Il a travaillé comme accessoiriste, régisseur d’extérieur, assistant réalisateur, directeur de production et « line producer » sur de nombreuses productions internationales. Il a pris gout à l’écriture en collaborant avec le talentueux scénariste Charles Spaak. Au cours des réunions de production auxquelles il participait, ses interventions à propos des scripts étaient souvent appréciées. 

 

Au fil des ans, il se prenait à rêver d’être scénariste. Plus tard, il a écrit et réalisé le long métrage « Chronique Indienne » qui avait été sélectionné à Cannes dans la section Perspective du Cinéma qui n’existe plus. Produit par les Studios de la Victorine, le film avait sombré avec la faillite de cette respectable institution et dort sur une étagère d’archivage dans le Labo Eclair. Longtemps après, il a écrit et réalisé « IRINA » sélectionné dans la section Juniors à Cannes et au Festival Olympia à Athènes, a remporté deux récompenses, le prix UNICEF et le Prix du Meilleur Film. Cette année 2024, « Hyacinthe » le dernier film de Bernard Mazauric, a été nominé au Festival du Film Indépendant à Montréal. Sans médaille ! 

 

Des rencontres, parfois des images d’actualités éveillaient son désir de raconter la suite de destins inconnus. Cette envie de prolonger ses visions furtives évoluait dans sa tête pour prendre la forme d’un récit structuré, puis l’inspirait un scénario qui lui tenait à cœur de réaliser lui-même. Ainsi « Hyacinthe », inspiré de personnes réelles confrontées à l’adversité et au danger raconte la vie de deux êtres à la dérive avec son lot de rires, de sourires et d’émotions. Il privilégie des récits linéaires, des dialogues avec des mots de tous les jours, une absence de messages qui pour la plupart reprennent des lieux communs, enfoncent de nouveau des portes largement ouvertes. Cependant, en arrière fond, modestement, résonne une petite musique qui ouvre les cœurs à la tolérance, à la bienveillance et à l’amitié.