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INTERCEPTED

Documentaire / Canada, France, Ukraine

À l’image, des Ukrainiens tentent de vivre malgré l’invasion de leur pays. Au son, des conversations interceptées où des soldats russes se confient à leurs familles. Interceptés superpose le monde de celui qui détruit et de celui qui est détruit pour révéler la terrible réalité de cette guerre et l’impasse de l’invasion russe en Ukraine.

Année

2024

RÉALISATION

Oksana KARPOVYCH

SCENARIO

Oksana KARPOVYCH

AVEC

-

FICHE TECHNIQUE

1h33 - Couleur - Dolby Digital 5.1

DATE DE PROJECTION

Mardi 17 Décembre à 20h00

NOTE DE LA RÉALISATRICE

Au début de l’invasion à grande échelle, je deviens productrice exécutive pour des journalistes de la chaîne Al Jazeera English. Je n’avais pas prévu de faire ce travail mais face à l’horreur, cela me permet de tenir en réalisant une mission précise et utile. Je me retrouve au milieu de l’invasion, en train de la documenter. Je parcours de nombreuses zones de combat et je constate la réalité de la guerre.

Avec mes collègues, nous sommes une des premières équipes de presse à pénétrer et découvrir les horreurs de Bucha. Je découvre rapidement que les services de renseignements ukrainiens ont intercepté et rendu publiques des conversations téléphoniques d’occupants russes avec leurs proches en Russie. Je commence à écouter ces conversations le soir, à la fin de mes journées de travail. Le décalage entre la réalité brutale que je vis le jour et ce que j’entends la nuit est comme un électrochoc.

Dans les interceptions, les Russes ont l’air humains. Pourquoi commettent-ils des actes aussi inhumains ? C’est cette question qui m’a amené au film : par le cinéma, je commence à raconter la blessure collective de l’invasion, tout en essayant de décrypter ce que pense cet ‘autre’ qui envahit mon quotidien et le rend chaotique. Ici en Ukraine, le peuple ukrainien nomme les occupants russes des ‘orques’ ou des ‘zombies’, parce que face à leurs actions, ils les voient comme des êtres agressifs et amoraux.

Pourtant, les conversations interceptées montrent à quel point les soldats sont des gens normaux, terriblement humains, mais capables d’actes atroces. Pour moi, c’est la réalité la plus dure à accepter.

BIOGRAPHIE DE LA RÉALISATRICE

Oksana Karpovych est une cinéaste, écrivaine et photographe ukraino-canadienne née à Kyiv. Elle vit et travaille entre Kyiv et Montréal. Son premier long métrage documentaire, Don’t Worry, the Doors Will Open, a remporté le prix New Visions au festival RIDM en 2019 et a reçu une mention spéciale à Hot Docs 2020. Tourné en 2018 dans les trains qui relient Kyiv à sa banlieue, son film est un portrait poétique et sociologique de l’Ukraine contemporaine.

Dans son travail, elle aborde, comme un fil rouge, le trauma collectif en documentant les récits et le quotidien de son peuple. Son prochain projet est une quête cinématographique à travers l’Ukraine en guerre, qui dévoile la banalité du mal par le biais de conversations téléphoniques interceptées des soldats russes.

Oksana Karpovych est diplômée en études culturelles de l’Académie Kyiv-Mohyla en Ukraine et en production cinématographique de l’Université Concordia à Montréal.