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Document / France

LE REPLI

Yasser est militant des droits de l’homme. Joseph est cinéaste. Ils interrogent, des années 80 à aujourd’hui, le phénomène du repli identitaire en France, la montée du racisme et les restrictions des libertés. Ils délivrent la parole qu’on ne veut pas entendre, en décortiquant le discours médiatique et politique, confrontant l’actualité aux archives. Pourquoi nos libertés ne cessent-elles de reculer ?

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2024

Joseph PARIS

Joseph PARIS

Yasser LOUATI

1h33 – Couleur – Dolby Digital 5.1

30 Octobre 2024

NOTE DE LA PRODUCTION

Le Repli est un film manifeste qui interroge le glissement sécuritaire de l’État français et dénonce la dérive identitaire qui l’accompagne. Indigné par la violence d’un État qui hiérarchise ses citoyens, Joseph Paris met en évidence le phénomène du repli identitaire raciste en décortiquant le discours médiatique et politique sur cinq décennies.

 

Il va à la rencontre de citoyens pris pour cibles des politiques dites de sécurité, d’intellectuels qui analysent le recul des libertés publiques, et d’activistes qui tentent d’y résister. Confrontant l’actualité à l’archive, Le Repli s’intéresse à la manière dont ce type de discours sert à justifier le recul des libertés publiques en France.

 

C’est un film engagé, écrit à la première personne, qui éclaire et met en alerte. Avec Le Repli, Joseph Paris délivre un passionnant point de vue sur l’évolution d’une pensée identitaire, de répression et de stigmatisation, qui s’est insidieusement déployée dans le champ politique et dans les grands médias, révélant une rupture dans notre société qui s’était dite inclusive.

 

À partir d’images d’archives et de ses propres tournages, le réalisateur révèle la diffusion progressive et méthodique du discours devenu dominant, visant à désigner des « ennemis de l’intérieur ». Il met en évidence la construction de ce repli des 50 dernières années, en démontant les discours, en remontant les images produites par le pouvoir, et il fait apparaître les répercussions sur les personnes concernées.

 

En proposant un dialogue entre archives, intellectuels, militants et acteurs involontaires de cette réalité, il livre un message urgent sous la forme d’un journal, et montre d’une manière unique et très personnelle comment le repli s’est constitué. C’est un film sur les mots et leurs usages ; sur les images et leurs sens.

 

Le film s’ouvre sur les attentats du 15 novembre 2015. Pour comprendre ce qui se passe alors et notre réalité actuelle, Joseph repart habilement au début des années 1980, à l’introduction de l’islamophobie dans le débat public. Se joue alors, pendant des grèves ouvrières dans les usines automobiles de 1981 à 1983, le « ré-encodage de la question sociale par la question raciale, par l’intermédiaire de l’islam ». À partir de là, il revisite les dernières décennies de discours politique, de stigmatisation de la « question musulmane », de politiques sécuritaires et leurs répercussions sur notre société actuelle.

 

Il dévoile l’histoire de la destruction de l’État de droit du pays des droits de l’Homme. Des mouvements syndicaux ouvriers des années 80 à celui des Gilets Jaunes en 2018, de la polémique sur le voile à l’école il y a quarante ans à celle du « séparatisme » aujourd’hui, il relie les événements et nous donne à penser le présent dans une continuité.

 

Le Repli démontre le processus de fabrication des discours et de manipulation de l’opinion. Il est donc question de citoyenneté, de régimes de droits, avec ce constat répété : lorsqu’on accepte que les droits d’une minorité soient bafoués, ce sont les droits de tous qui sont bientôt menacés.

 

Le film s’est notamment tissé autour de Yasser Louati, un défenseur des droits de l’homme et des libertés civiles, un organisateur communautaire et un analyste politique. Yasser est actif depuis le milieu des années 1990 et il est une voix importante contre le racisme et l’autoritarisme d’État en Europe et dans le monde. S’il est boudé par les médias français, ses interventions et ses actions sont connues sous d’autres latitudes.

 

Joseph Paris travaille principalement seul, c’est un cinéaste qui s’applique à mener un important travail de la matière, à la manière d’un sculpteur, rendant ainsi son film très graphique. Il rend visible son dispositif pour que les spectateurs soient conscients de la « prise en main » des archives qui est faite à l’écran, sous leurs yeux.

 

Inspiré par le cinéma expérimental, il propose de faire revenir les plans des archives et les siens, de les remonter, de les cadrer autrement, de les mettre en parallèle, pour faire ce travail essentiel de mise à distance des images, afin que le spectateur y voit apparaître un sens nouveau.

 

Le Repli est le premier long métrage de Joseph Paris. Il l’a réalisé dans la tourmente et avec la nécessité d’y voir clair.

CE QU'EN DIT LA PRESSE

TÉLÉRAMA

Un film coup de poing en même temps qu’une remarquable synthèse.

 

L’OBS

Ce documentaire engagé et agacé revient sur soixante-dix ans de déclassement.

 

LE MONDE

L’esthétique de cinétract du réalisateur manque parfois de subtilité, mais l’analyse, remontant le temps long, jusqu’au début des années 1980, lorsque la gauche était au pouvoir, est percutante.

 

LES FICHES DU CINÉMA

Dans un mi-chemin pas toujours très heureux entre le film-tract et l’enquête historique, « Le Repli » démonte la mécanique d’une dégradation du climat politique de la société française. Pas entièrement convaincant, mais souvent pertinent.