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LIBERTATE

Fiction / Roumanie, Hongrie

Décembre 1989. La révolution roumaine a débuté et la ville de Sibiu devient le théâtre de terribles affrontements. Les policiers et miliciens fidèles à Ceausescu sont arrêtés et réunis dans le bassin vide d’une piscine. Mais comment savoir qui est qui dans un tel chaos ?

Année

2023

RÉALISATION

Tudor GIURGIU

SCENARIO

Tudor GIURGIU, Cecilia Ştefănescu

AVEC

Alex CALANGIU, Catalin HERLO, Ionut CARAS

FICHE TECHNIQUE

1h49 - Couleur - Dolby Digital 5.1

DATE DE SORTIE

21 MAI 2025

HORAIRES DU 25 JUIN AU 1ER JUILLET 2025

DIM 29 : 20h00

NOTE D’INTENTION DU RÉALISATEUR

La soi-disant « Révolution de 1989 » est, très probablement, le plus grand événement inachevé que notre société ait traversé dans l’histoire récente. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai voulu dépeindre avec précision le chaos et la confusion totale des gens ordinaires de cette époque. La vérité a été volontairement déguisée, et le blanchiment des faits a été cultivé pour devenir un art en soi. Ma génération (j’avais 18 ans en 1989) a grandi avec cette « psychose » des terroristes : c’étaient supposément des Arabes, puis des espions russes, puis des officiers de la Securitate, et ainsi de suite.

 

La radio et la télévision publiques ont convaincu la population, par une manipulation grossière, que ces « terroristes » existaient réellement et qu’ils étaient devenus l’ennemi absolu, juste après la fuite de Ceaușescu. Je voulais les voir capturés et punis, car j’étais certain qu’ils étaient responsables des nombreux morts innocents et insensées de l’époque.

 

Nous savons maintenant, 30 ans plus tard, que ces « terroristes » étaient fictifs, rien d’autre qu’un concept fabriqué dans les laboratoires de désinformation qui fonctionnaient parfaitement dans le chaos informationnel de l’époque. L’armée a tiré sur des civils innocents et a servi de principale force de répression contre les manifestants. Il fallait inventer des « terroristes », car on en avait besoin pour expliquer le manque de coordination de l’armée et les décisions prises contre l’intérêt du peuple.

 

C’est pourquoi je voulais que des gens ordinaires soient au centre de mon film : Viorel, un officier qui n’était impliqué en aucune façon dans la répression violente des manifestations de rue, même s’il travaillait pour la Militia (les forces de police de la Roumanie communiste), se retrouve emporté par le vortex, et sa vie change radicalement. Il tue (ou du moins s’inquiète de l’avoir fait), agissant en légitime défense. Il fait face à d’importants dilemmes moraux, il est témoin des actes hypocrites des commandants de l’armée, et comprend finalement qu’il devient un pion (un « terroriste ») dans un jeu absurde.

 

Il était essentiel de capturer la réalité brute de ces jours-là, où tous les acteurs impliqués étaient confus et agissaient dans le chaos. C’est pourquoi je n’ai imaginé aucune autre esthétique/direction artistique que celle qui nous rappellerait des images documentaires de l’époque. Une caméra portée à l’épaule, proche des personnages et de leur parcours. Des mouvements fluides et des longs plans-séquences, notamment au début du film, lorsque les officiers de la milice sont attaqués par l’armée.

BIOGRAPHIE DU RÉALISATEUR

Tudor Giurgiu est un cinéaste roumain. Son premier long-métrage, Love Sick, a été sélectionné dans la section Panorama de la Berlinale 2006 et a reçu des prix dans plusieurs festivals internationaux.

 

Son court-métrage Superman, Spiderman or Batman (2011) a remporté le prix du meilleur court-métrage européen lors de la cérémonie des European Film Academy Awards en 2012. Le deuxième long-métrage de Tudor, Of Snails and Men, a été récompensé aux festivals de films de Varsovie et de Valladolid. Why Me?, un thriller juridique troublant basé sur une affaire réelle de corruption en Roumanie contemporaine, a été présenté en avant-première dans la section Panorama de la Berlinale 2015. LIBERTATE est le cinquième long-métrage de Tudor. En 2024, il co-réalise avec Tudor D Popescu, Cristian Pascariu, Nasty – More than just tennis, qui sera présenté en Séance spéciale au Festival de Cannes 2024.

CE QU'EN DIT LA PRESSE

LES ECHOS

Un film original et percutant.

 

LES FICHES DU CINÉMA

Une reconstitution historique immersive, et une mise à nu féroce de l’âme humaine.

 

PREMIÈRE

Avec un sens de l’absurde et du tragique incomparable, Tudor Giurgiu redéfinit les contours de l’Histoire à l’échelle d’un cadre à taille humaine. Le bassin vide de la piscine soudain débarrassé de ses occupants affiche son insignifiance. L’(in)humanité ne s’agite plus. Elle est partie ailleurs. Les blessures, elles, sont restés à la surface.

 

TÉLÉRAMA

Le film, tendu de bout en bout, passionne aussi par ses résonances contemporaines : en décembre 1989, déjà, une fake news (en l’occurrence, la rumeur, complaisamment relayée par certains médias, d’actions délétères menées par des pseudo-terroristes qui n’ont jamais existé) permettait de manipuler le peuple contre son propre intérêt…

 

aVoir-aLire.com

Le réalisateur montre avec effroi la capacité des peuples à passer d’une forme de dictature à une autre, au nom d’une justice dont ils s’arrogent les principes et les contours, au mépris des fondamentaux de toute société démocratique.

 

LE MONDE

S’appuyant sur l’aspect humain plus que politique de ces anciens ennemis devenus la même cible du nouveau régime, Tudor Giurgiu saisit quelque chose du chaos intime qui a accompagné ce bouleversement historique.

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