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Fiction / Suisse, France

RIVIÈRE

Manon, dix-sept ans, quitte les montagnes suisses à la recherche de son père, introuvable. En formant de nouveaux liens et en découvrant son premier amour, elle est déterminée à suivre le chemin qu’elle s’est tracé sur la glace : devenir une joueuse de hockey professionnelle.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2024

Hugues HARICHE

Joanne GIGER et Hugues HARICHE

Flavie DELANGLE, Sarah BRAMMS, Camille RUTHERFORD

1h44 – Couleur – Dolby Digital 5.1

30 Octobre 2024

NOTE DU FILM

À travers l’histoire de Manon, j’ai souhaité représenter la difficulté à laquelle sont confrontés les adolescents d’aujourd’hui pour trouver leur place et établir leur identité dans un monde où tout semble accessible mais rien n’est simplement donné, et où il faut lutter pour atteindre tout ce que l’on veut. Comment cette adolescente émotionnellement vulnérable peut-elle trouver un chemin vers la normalité au milieu de ce déséquilibre ? Manon avance tête baissée, indifférente aux obstacles qui se dressent sur son chemin. Excellant au hockey, elle a choisi de se plonger dans un domaine principalement masculin, où elle peut canaliser son agressivité intérieure. Elle refuse de se plier aux normes sociales et défie toutes les contraintes sociales, luttant à la fois de manière figurative et littérale pour se frayer une place dans un monde dominé par les hommes tout en se découvrant elle-même. Les adultes dans le film, Sophie et Pat, offrent à Manon une écoute qu’elle n’a jamais eue et lui donnent des conseils pour poursuivre son parcours. Bien qu’elle cherchait initialement sa voie, c’est elle qui affirme ses choix à la fin de son voyage initiatique.

 

LES CORPS

 

Le film poursuit l’exploration de l’adolescence et du corps humain, un thème présent dans mes courts métrages précédents : la découverte du corps dans « Les Liens du Sang », les gestes dans « METROPOLIS », et la transformation dans « FLOW ». Je suis intrigué par la construction de l’identité à travers le corps, en particulier pendant l’adolescence où il est encore en développement et maladroit, et sa découverte continue influence le comportement et l’affirmation de soi. À leur manière, Manon et Karine (interprétée par Sarah Bramms, actrice et ancienne championne de patinage artistique) sont prêtes à pousser leurs corps, prendre des risques, les maltraiter et les endommager, défiant le danger avec un sentiment d’invincibilité et d’insouciance adolescente qui leur permet de repousser les limites sans crainte des conséquences. Manon et Karine portent toutes deux des blessures et une solitude qui finissent par les unir, mais « RIVIÈRE » n’est pas un film sur la découverte de l’homosexualité. Les choses se déroulent naturellement dans leur rencontre, à l’instant présent, sans qu’elles se posent de questions, laissant leurs corps et leurs cœurs les guider. Il est essentiel pour moi de montrer cette indépendance retrouvée chez les adolescents d’aujourd’hui, plus en phase avec leurs émotions et leurs désirs, rejetant la catégorisation et effaçant les frontières de genre ou d’orientation sexuelle en faveur de leur liberté. Plus qu’une histoire d’amour romantique, c’est un récit d’émancipation, et l’amitié entre les personnages et leur lien fort avec leurs corps sont cruciaux pour la narration.

 

HOCKEY

 

Le hockey sert de miroir à l’histoire de Manon. Ce sport d’équipe, où chacun doit s’intégrer et s’engager dans la vitesse, l’évasion, les collisions corporelles, les échappées et les actions brutales, résonne avec sa personnalité. Bien que j’aie choisi de privilégier l’action plutôt que le dialogue, je ne considère pas les scènes sportives comme de simples outils dramatiques. L’accent est mis sur Manon, capturant de près ses mouvements et émotions sur la glace, ainsi que lorsqu’elle interagit avec ses coéquipiers et Pat sur le bord du terrain.

 

ESTHÉTIQUE

 

Mes histoires naissent souvent des endroits où je souhaite filmer et des personnages que j’imagine dans ces décors. Pour écrire cette histoire, je voulais revenir aux lieux familiers de mon enfance. Avec mon directeur de la photographie Joe Areddy (La Mif), nous avons cherché à évoquer le look d’un film des années 1990 tourné sur pellicule dans un format cinémascope, même si l’histoire se déroule aujourd’hui. Par exemple, le centre sportif de Belfort et surtout la patinoire semblent figés dans le temps. Joe a donné à son imagerie une texture organique, s’éloignant de l’apparence souvent plate du numérique. Le film a des couleurs vibrantes et des contrastes, représentant les émotions des personnages et l’esthétique des scènes. Pour le montage du film, j’ai eu l’opportunité de travailler avec Nicolas Desmaison, qui avait déjà monté mes récents courts métrages. Nous partageons une sensibilité cinématographique similaire, et il m’a aidé à créer un film intime et poétique tout en conservant la force des scènes sportives et l’intensité qui caractérise Manon tout au long de l’histoire.

 

Hugues Harich.

BIOGRAPHIE

Hugues Hariche est un auteur et cinéaste franco-suisse basé aux États-Unis. Il a réalisé plusieurs courts métrages qui ont été sélectionnés et récompensés dans des festivals internationaux. Il a été résident aux ateliers « Premiers Plans » à Angers et au Berlinale Talent Campus. Son premier long métrage, « RIVIÈRE », est sélectionné au Festival du Film de Locarno 2023 (Cineastes du Présent). Actuellement, Hugues travaille sur « All Around Cowboy », un documentaire sur le rodéo dans l’Ouest américain, et développe son prochain film de fiction, « La Frontière », un projet néo-western post-apocalyptique.

CE QU'EN DIT LA PRESSE

L’HUMANITÉ

Outre un travail de stylisation convaincant, grâce au filmage dynamique, à la musique synthétique planante, aux décors nocturnes, et aux dominantes bleutées de la neige et de la glace, contrebalancées idéalement par une belle séquence nocturne dans une piscine, on est saisi par l’aisance avec laquelle Hariche intègre le sport au drame psychologique.

 

LES FICHES DU CINÉMA

Après quelques années passées en Suisse, Manon, rêvant de devenir hockeyeuse professionnelle, revient à Belfort dans l’espoir de renouer avec son père. À la patinoire, elle rencontre Karine. Commence l’histoire juste et touchante de son accomplissement.

 

MARIANNE

Un premier essai prometteur.

 

TÉLÉRAMA

Ce premier long métrage s’impose comme un portrait subtil du monde adolescent.

 

ABUS DE CINÉ

Un personnage féminin indépendant qui s’affirme face à tout type d’adversité. Un beau portrait d’adolescente dans toute sa complexité, entre ombre et lumière.