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Frederik Egerman, séduisant avocat quinquagénaire, a épousé en secondes noces la jeune et vertueuse Anne, qui a le même âge que son fils Henrik. Un jour, Fredrik tombe sur son ancienne maîtresse Désirée, laquelle a décidé de le reconquérir. Elle prend alors la décision d’organiser un dîner dans la demeure de sa mère et invite toute la famille de son ancien amant Fredrik, son amant actuel le comte Malcolm et la femme de celui-ci. Au cours de cette nuit de la Saint-Jean, les couples vont se faire et se défaire…
1955
Ingmar BERGMAN
Ingmar BERGMAN
Ulla JACOBSSON, Eva DAHLBECK & Harriet ANDERSSON
1h49, noir et blanc, format 1.37
14 Août 2024
Avant de réaliser Sourires d’une nuit d’été en 1955, Bergman est déjà un metteur en scène reconnu et un cinéaste affirmé, tournant souvent jusqu’à deux films par an. Mais cette hyperactivité le mène rapidement au surmenage : alors qu’il se trouve dans un état grave de dépression, Bergman confie avoir hésité entre mettre fin à ses jours ou réaliser une comédie pour, finalement, retenir la seconde option. Tourné en seulement 55 jours, Sourires d’une nuit d’été joue habilement avec l’héritage théâtral européen : on y retrouve notamment l’influence des comédies shakespeariennes – Songe d’une nuit d’été en tête –, du fameux Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux ou des vaudevilles à la Feydeau. Le résultat est un film atypique et hilarant, à mi-chemin entre la comédie de mœurs, la tragédie et le surréalisme. Malgré l’apparente légèreté du propos, Bergman voit en Fredrik un alter ego pour exprimer sa souffrance face à l’amour impossible et à l’incommunicabilité entre hommes et femmes. Une autre influence est à trouver du côté du réalisateur français Jean Renoir, avec son film La Règle du jeu, à travers la question des rapports entre classes sociales. Car chez Bergman, les couples se font et se défont au cours d’une nuit d’été où le soleil ne se couche jamais, caractéristique des pays nordiques, que met brillamment à profit le chef opérateur Gunnar Fischer à travers l’éblouissante luminosité de sa photographie. Sourires d’une nuit d’été marque le début de la reconnaissance internationale de Bergman, avec l’obtention d’un Prix de l’humour poétique à Cannes en 1956. Le réalisateur américain Woody Allen s’inspirera ouvertement de cette œuvre avec son film Conte érotique d’une nuit d’été (1982).
Réalisation & scénario : Ingmar Bergman
Photo : Gunnar Fischer
Musique : Erik Nordgren, Robert Schumann (Aufschwung Opus 12), Frédéric Chopin (Fantaisie-Impromptu Opus 66), Franz Liszt (Liebestraum n°3 Opus 62)
Montage : Oscar Rosander
Décors : P.A. Lundgren
Costumes : Mago
Production : Allan Ekelund, Svensk Filmindustri
Interprètes : Ulla Jacobsson (Anne Egerman), Eva Dahlbeck (Désirée Armfeldt), Harriet Andersson (Petra, la bonne), Margit Carlqvist (la comtesse Charlotte Malcom), Gunnar Björnstrand (Fredrik Egerman), Jarl Kulle (le comte Carl Magnus Malcolm), Åke Fridell (Frid, le valet), Björn Bjelfvenstam (Henrik Egerman), Naima Wifstrand (Mme Armfeldt), Jullan Kindahl (la cuisinière), Gull Natorp (Malla), Birgitta Valberg (la première actrice), Bibi Andersson (la seconde actrice)