Une sombre histoire, trop peu racontée. A l’aube des commémorations du 80ème anniversaire du massacre d’Ascq, il nous semble primordial de raconter cet évènement tragique qui est méconnu dans la région et quasiment inconnu dès que l’on s’éloigne de la métropole Lilloise.
A travers ce film, notre volonté est de mettre en avant des hommes et des femmes et les laisser raconter leur histoire, ce qu’ils ont vécu, ce qu’elles ont enduré, afin que leurs vies et leurs témoignages ne tombent pas dans l’oubli et ainsi rendre hommage aux massacrés mais aussi à toutes celles et ceux qui ont souffert du joug Nazi en France et dans le monde entier
Des témoignages inédits de la Seconde Guerre mondiale.
A travers l’histoire des différents témoins, le film apporte de la nuance dans plusieurs grands moments de ce conflit majeur du 20ème siècle. En effet, ces Ascquois reviennent sur l’Occupation des Allemands dans le village qui devenaient « presque familiers » et qui, pour certains d’entre eux, vont sauver la vie de plusieurs habitants du village. Et plus tard dans la nuit, ayant autorité sur les SS, c’est bien la Feldgendarmerie Allemande qui viendra mettre un terme au massacre.
Ce documentaire évoque également cette période où, de plus en plus active, la Résistance Française se prépare à seconder les alliés dans la lutte pour la Libération. Dans le bourg, des membres du réseau Voix Du Nord reçoivent des consignes d’agents venus de Londres et posent des charges explosives sur la voie ferrée. Pour eux chaque acte de sabotage s’effectue en prévision du jour du débarquement dont la BBC ne cesse de donner l’espoir tout proche. La dernière charge posée dans la nuit du 1er au 2 avril 1944 sera fatale pour 86 Asquois. Le train visé ne sera finalement pas un convoi de marchandises. 400 SS fanatisés par des consignes de représailles vont descendre des voitures et, sans pitié, vont rafler et assassiner les hommes du village.
Un film collaboratif.
Ce documentaire a pu voir le jour grâce à un ensemble de personnes formidables. En effet, nous avons eu la chance de compter sur des acteurs et actrices de la région qui ont été d’une aide inestimable. Nous avons pu nous entourer de musées gérés par des personnes exceptionnelles qui nous ont ouvert leur porte et mis à disposition un ensemble d’archives, d’objets d’antan, de matériels militaires etc… Nous devons au musée de la vie rurale de Steenwerck, au musée de l’appel du 5 juin de Tourcoing, au musée de la Résistance de Bondues et tous les autres organismes, musées et associations qui nous ont apporté leur aide et leur soutien, la réussite de ce film.
Le Conseil Régional des Hauts-de-France et plusieurs villes se sont également joints à ce projet humain et mémoriel. Représentées par leurs élus et leurs Maires, les communes de Villeneuve d’Ascq, de Tressin, d’Anstaing, de Lezennes, d’Orchies, d’Auchy-lez-Orchies, de Nomain, de Marquette et de Croix, ont participé à la création de ce projet.
L’équipe du film, à qui nous témoignons une immense reconnaissance pour leur engagement, leur disponibilité, leur confiance et pour la qualité de leur travail tout au long du projet, nous a permis de faire un film au-delà de nos espérances. Du fond du cœur, merci à tous.
Un message actuel et universel.
A travers le récit des 4 intervenants de ce documentaire, l’histoire des autres familles de massacrés résonne évidemment. Ce massacre laissera le terrible nombre de 86 massacrés, 75 veuves et 127 orphelins.
Si le massacre d’Oradour sur Glane et de Tulle sont tristement célèbres, celui d’Ascq demeure méconnu et mérite d’être raconté et enseigné au plus grand nombre. Puisse le message des derniers témoins être entendu dans une époque où, aux quatre coins du monde, rares sont les journées sans violence et sans vies humaines sacrifiées aux idéologies, à l’antisémitisme, au racisme et au fanatisme.
Les 80 ans de la Libération.
Comme chacun sait, cette année marquera les 80 ans de la Libération de la France. Délivré par l’ONACVG, le film à d’ores et déjà obtenu le label « Mission Libération » et apportera donc sa contribution à faire de ce 80ème anniversaire un rendez-vous national. Il permettra aussi, nous l’espérons, de mobiliser les générations et de valoriser un patrimoine qui nous tient à cœur et de mettre en avant la mémoire des héros et des héroïnes qui nous ont permis de vivre, encore aujourd’hui, dans un pays libre et magnifique, la France.