En 2022, Ayat Najafi le réalisateur, avait quitté Berlin pour aller faire des repérages pour Quand j’étais un oiseau, projet que je devais produire. Nous n’avons pas pu continuer parce que la révolution a éclaté. Il a donc décidé de rester à Téhéran où, avant de partir pour l’Allemagne, il a donné occasionnellement des cours de théâtre. Il m’a proposé de faire un film sur ce qui se passait à partir d’une pièce « Lysistrata », qu’on peut considérer comme la première pièce féministe de l’histoire.
Ça a été une vraie aventure, car nous avons sorti le disque dur dans une valise diplomatique. Ayat et moi avons communiqué pendant plus de deux mois avec des messages codés. (nous avons appelé le film Farangis, personnage mythique de l’épopée persane tiré du « Livre des rois ») Le réalisateur comme les acteurs risquent au moins 10 ans de prison. Nous avons travaillé après à Paris pour le montage et le reste de la post prod.
Depuis 2008 Ayat a déjà tourné deux documentaires sur la condition des femmes iraniennes, le premier : Football under cover était en compétition à la Berlinale (il parlait des femmes iraniennes qui jouent au foot, puis le film No land’s song à propos de l’impossibilité pour les femmes de chanter seules sur scène, sorti en salles en France avec Jour 2 Fête en 2015 (plus de 80 000 spectateurs) et qui a fait plus de 40 festivals, remportant de nombreuses récompenses.
Son travail est soutenu par toutes les plus importantes actrices iraniennes en exil (Golshifteh Farahani, prix d’interprétation du Zar Amir Ebrahimi à Cannes l’an dernier, Mina Kavani l’actrice du dernier film de Panahi présenté à Venise l’an dernier). Pour ce film nous avons le soutien d’Amnesty International, et de Arts for Human rights via l’avocat international Bill Shipsey.