Fiction / Canada

CHIEN BLANC

1968 – Etats-Unis. Martin Luther King est assassiné et les haines raciales mettent le pays à feu et à sang. Romain Gary et sa femme l’actrice Jean Seberg, qui vivent à Los Angeles, recueillent un chien égaré, dressé exclusivement pour attaquer les Noirs : un chien blanc. L’écrivain, amoureux des animaux, refuse de le faire euthanasier, au risque de mettre en péril sa relation avec Jean, militante pour les droits civiques et très active au sein des Black Panthers.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2022

Anaïs BARBEAU-LAVALETTE

Valérie BEAUGRAND-CHAMPAGNE, Anaïs BARBEAU-LAVALETTE

Denis MENOCHET, Kacey ROHL, K.C. COLLINS

1h36 – Couleur – Dolby Digital 5.1

22 mai 2024

NOTE D'INTENTION DE LA REALISATRICE

Ayant beaucoup voyagé,ayant beaucoup filmé et adhéré à la douleur des autres, je me suis souvent posé cette question : à quel point un conflit, une guerre,une douleur,- qui ne nous appartient pas, peut-elle devenir la nôtre ? C’est une des questions que soulève Chien Blanc. Au-delà de ça,le récit pose à nouveau les limites ténues entre le bien et le mal, entre l’engagement social et l’engagement familial, tout en confrontant de plein fouet les dynamiques complexes de l’être humain. J’ai moi-même habité et lutté auprès des Palestiniens. Ma mère a habité et lutté auprès des peuples autochtones du Canada. lI y a quelques années,j’ai perdu une grand-mère que je ne connaissais pas.Elle avait abandonné ma mère alors que celle-ci avait quatre ans.En allant vider son appartement, en quête de liens identitaires, j’ai avidement cherché de sindices de la femme qu’elle avait été. Que m’avait-elle légué ? Après quelques heures, j’ai appris que ma grand-mère maternelle, Suzanne Meloche,avait habité New-York et qu’elle avait été liée à la lutte des Afro-américains,vers la fin des années 60.

J’ai écrit un roman sur elle, inspiré par sa trajectoire atypique, La Femme qui fuit édité en France au Livre de Poche et aujourd’hui traduit dans une quinzaine de langues. C’est en retrouvant Diego Gary, le fils de Romain Gary, et en échangeant longtemps avec lui que nous avons conclu que sa mère, Jean Seberg, et ma grand-mère s’étaient côtoyées. Il y avait très peu de personnes blanches dans ce combat et encore moins de femmes. C’est suite à ce lien probable que Diego m’a donné carte blanche pour l’adaptation du roman de son père.En m’accordant les droits d’adaptation, il m’a dit: “Prends bien soin de ma mère, du personnage de ma mère dans ce film”.

CE QU'EN DIT LA PRESSE

LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ

Denis Ménochet devient l’écrivain Romain Gary, dans une performance puissante, où la réhabilitation d’un chien dressé pour tuer les Noirs, aux États-Unis, force à regarder en face le racisme et la haine.

 

LES FICHES DU CINÉMA

Cette nouvelle adaptation de l’ouvrage de R. Gary se différencie du film de S. Fuller en s’intéressant avec finesse aux ambiguïtés et aux difficultés de l’engagement de Gary et Seberg en faveur des Afro-Américains lors des émeutes à Los Angeles en 1968.

 

LE PARISIEN

Le récit est constamment bercé par les mots du livre de Romain Gary. La morale de l’histoire repose sûrement sur le fait que si un chien est capable de changer de mentalité, pourquoi pas les hommes ? Mais à quel prix ?