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Après l’explosion au port de Beyrouth en 2020, une équipe de tournage fait face à un dilemme: affronter le chaos et poursuivre le tournage de leur film, ou l’abandonner face aux crises qui gagnent le pays. Le film met en évidence la résilience de l’équipe et raconte leur lutte pour continuer à faire du cinéma au milieu d’une ville dévastée.
2023
Cyril ARIS
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1h27 – Couleur – Dolby Digital 5.1
25 Septembre 2024
À 18h07 le 4 août 2020, les horloges de Beyrouth ont arrêté de tourner, figées dans le temps. Un étrange rappel des images de l’horloge de 8h15 d’Hiroshima. Il n’y a pas meilleure allégorie pour ce que nous avons ressenti ce jour là : flotter en attendant que notre horloge redémarre, en attendant 18h08… Peu importe ce que 18h08 apportera.
Ce n’était pas du tout une action rationnelle lorsque j’ai récupéré ma caméra pour filmer la productrice Myriam Sassine et la réalisatrice Mounia Akl lorsque l’explosion de Beyrouth a frappé la ville. Une pure impulsion pour capter ce moment passager qui pourrait peut-être changer nos vies pour toujours ? Ou peut-être un désir soudain de donner sens à quelque chose d’aussi invraisemblablement colossal ? Il n’y avait aucune intention initiale derrière le premier mouvement de caméra, mais juste un élan de curiosité : curiosité pour mon destin, pour le sort de mes amis et collègues, pour le sort du pays tout entier; s’effondrant dans une crise économique et sociale. Au milieu de tout ce chaos insupportable et incompréhensible, prendre ma caméra n’était qu’une simple tentative de donner un peu de sens à tout cela…
Pour une région empêtrée dans des conflits politiques et économiques difficiles, l’art a toujours été considéré comme un luxe. Non seulement par la plupart des gouvernements arabes, mais aussi par la population générale. Ainsi, lorsque l’explosion s’est produite, il était inévitable de me demander si ce que nous faisions avait un impact, un sens.
Danser sur un volcan ne traite pas uniquement de l’explosion, mais aussi d’une enquête sur la contestée valeur de l’art en temps de crise. Il s’agit avant tout d’une méditation sur la perte – la perte d’une ville qui n’existe plus; la perte de la vie qui n’est plus; la perte de soi qui ne peut être ressuscitée, même avec un film à faire.
Cyril Aris est un réalisateur, scénariste et monteur libanais basé à Beyrouth. Diplômé de l’Université de Columbia à New York, il est également membre de l’Académie des Arts et des Sciences du Cinéma ®.
Son court-métrage La visite du président (2017) a été présenté en première au Festival International du Film de Toronto et a été projeté dans plus de 80 festivals à travers le monde. S’aventurant dans le monde du documentaire, Cyril Aris a dévoilé son premier long-métrage documentaire The Swing en 2018, présenté en première au festival de Karlovy Vary et a remporté des prix à El Gouna, Rome, Londres et Budapest.
Ses contributions en tant que monteur incluent le reportage américano-philippin Mort de Nintendo (2020) réalisé par Raya Martin dont la première a eu lieu à la 70e Berlinale et Costa Brava Lebanon (2021) réalisé par Mounia Akl dont la première a eu lieu au 78e Festival du Film de Venise et a remporté le prix NETPAC au Festival International du Film de Toronto, le public prix au BFI London Film Festival et le prix FIPRESCI à El-Gouna.
Cyril Aris travaille actuellement la post-production de son long-métrage It’s a Sad and Beautiful World. Danser sur un volcan est son deuxième long métrage documentaire et a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux.
LES FICHES DU CINÉMA
Un documentaire exemplaire sur la puissance réparatrice du cinéma et la résilience des Libanais.
TÉLÉRAMA
Bien plus qu’un making of, ce journal de bord signé Cyril Aris est intense et bouleversant. L’émotion et l’absurde y convoquent la résilience et la résistance. Primé dans de nombreux festivals, voilà un documentaire sur l’art de (tout) perdre, puis de ressusciter par la création.
L’OBS
Le 4 août 2020, la réalisatrice Mounia Akl prépare son premier long-métrage quand le port de Beyrouth explose. Faut-il continuer ? Covid, fermeture de la frontière et autres désastres en cascade : ce fim conte le cinéma en train de se faire dans un pays constamment défait…
LE MONDE
C’est dans les détails que Danser sur un volcan nous émeut. L’idée que l’art sublime le réel n’est certes pas nouvelle, mais le documentaire enregistre chaque jour de tournage, chaque prise réussie, comme une petite victoire sur la tragédie en cours.
aVoir-aLire.com
Si Cyril Aris met à l’honneur la détermination de Mounia Aki et son équipe à tourner Costa Brava, Lebanon, il dresse surtout un merveilleux récit sur la capacité du cinéma à surmonter des volcans et les tragédies du monde. Une leçon d’humilité.
CAHIERS DU CINÉMA
On voit au contraire comment ce projet collectif extirpe chacun des passions tristes qui lui tendent les bras, et c’est une autre vertu de ce documentaire que de montrer la pluralité des tâches et des énergies déployées. Par le cinéma, il en arrive à ce qui fonde le politique : la nécessité de faire des choses ensemble, qui se mue en envie.
POSITIF
« Danser sur un volcan » est un acte d’amour envers le cinéma et ceux qui le font.
LIBÉRATION
A travers l’expérience concrète pleine de soucis pratiques mais aussi étrangement déphasée du tournage, Cyril Aris montre les prouesses d’un collectif surmotivé au cœur d’une gabegie nationale absolument démotivante.