Fiction / France

LE MONDE D'APRÈS 3

Six récits incorrects, reliés et mis en abyme, six contes ironiques et cruels sur l’incohérence d’un monde faussement rationnel. On y retrouve une galerie de personnages tragi-comiques, plus vrais que nature : néo-ruraux végans, médecin corrompu, séquestrée volontaire, actrice cher chant sa « niche », psychanalyste criminelle, écologistes fanatiques, survivalistes moins inquiétants que leurs adversaires, sensitive reader prise à son propre piège, tous plongés dans des situations poussées jusqu’à l’absurde, puisque l’absurdité est devenue l’autre nom du réalisme. Comme les précédents, ce film mord les mollets des Vertueux cyniques, des Névrosés du CO2, des Fanatiques de l’ordre sanitaire, vus cette fois-ci sous l’angle du fantastique, de l’onirisme et de l’épouvante. Le rire en est d’autant plus grinçant, et la fable plus inquiétante, parce que la folie du monde n’a jamais été si proche de nous.

ANNÉE
RÉALISATION
SCENARIO
AVEC
FICHE TECHNIQUE
DATE DE SORTIE

2023

Laurent FIRODE

Laurent FIRODE

Louisa LACROIX, Elise LISSAGE, Christian DIAZ, Matthieu MOERLEN…

1h27 – Couleur – 1.85 – Dolby Digital 5.1

22 novembre 2023

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR

Quel a été votre parcours?

 

J’ai commencé à faire des courts métrages tout seul dans mon coin au début des années 90… Ces films ont remporté pas mal de succès et l’on est venu me voir afin de produire mon premier long métrage, « Le Battement d’ailes du papillon », puis j’ai réalisé d’autres films, « Quartier Vip », « Par Amour », « My First Wedding » et pas mal de téléfilms pour France télé, Arte.

 

 Pourquoi »Le Monde d’après III »?

 

J’ai tourné dans l’urgence « Le Monde d’après 1 », le succès (le film est resté 6 mois en salles) m’a persuadé de continuer. J’ai fait aussitôt après « Le monde d’après 2 » qui est resté aussi longtemps au cinéma (5 mois). Je voulais continuer mais en évoluant, en changeant de style. Les sujets sont toujours polémiques et d’actualité mais le ton est différent, plus grave, avec une pointe de fantastique. Mais l’humour est toujours présent.

 

Comment avez vous écrit le scénario?

 

Je ne me place jamais lorsque j’écris dans la posture de l’auteur, mais bien plutôt dans celle du spectateur. Et j’essaie d’imaginer le film que j’aimerais voir. J’ai le sentiment que je ne suis pas un spectateur unique avec un goût extraordinairement différent de beaucoup.

 

Il y a 18 comédien-nes dans le film, comment les avez vous choisi-es?

 

Je ne souhaitais pas avoir des têtes connues dans le film. J’ai voulu m’entourer d’actrices et d’acteurs avec lesquel-les j’avais déjà travaillé. « Le Monde d’après 3 » est un film d’acteurs, plus d’actrices même car ici ce sont les femmes qui jouent les rôles les plus importants. J’avais envie de montrer des personnages féminins que l’on voit rarement au cinéma.

LISTE ARTISTIQUE ET TECHNIQUE

Ecriture et Réalisation : Laurent Firode
Produit par : Rikke Katborg et François Chilot

Avec par ordre d’apparition :

Louisa Lacroix
Elise Lissage
Christian Diaz
Matthieu Moerlen
Patrick Dross
Jean-Michel Marnet
Aline Chaud
Maud Imbert
Elodie Menant
Alexandre Jean
Manon Lheureux
Fabrice Herbaut
Eric Perez
Bruno Forget
Axel Gallois
Eric Morillot
Irene Ismailoff
Eric Denize

CE QU'EN DIT LA PRESSE

LES FICHES DU CINÉMA

Après Le monde d’après 1 et 2 (2022), voici le nouvel opus de Laurent Firode. Fidèle à son univers, il utilise le même schéma : courts métrages reliés à un double fil conducteur à savoir le broyage à la moulinette de l’actualité au plan général et des séquences subtilement enchaînées pour donner un ton unitaire à l’ensemble (script du film le mettant en abyme, journaux TV, lumière ambiante, etc). Sur un ton peut-être plus noir, plus cruel, plus osé que précédemment, le réalisateur, pulvérise entre autres les sujets graves de l’époque devenus prétextes à asseoir son mal-être plutôt qu’à défendre sincèrement la cause avancée (réchauffement climatique, wokisme, cause animale, genre…).  Provocateur, il n’hésite pas à jouer avec « nos passions tristes » (Les Survivalistes, Doliprane), titillant nos pulsions de vengeance et de haine de l’autre par exemple pour mieux retomber sur ses pieds. Mais aucun relativisme. Juste le rappel que chacun peut tomber par excès dans ce qu’il veut combattre. Ainsi dans la sombre dystopie finale (Le monde parfait), jolie manière de clin d’œil à « Soleil vert » (1973) qui résume l’ensemble du film (comme chaque fois), il nous prévient simultanément et sans moralisme : s’il nous incombe d’améliorer le monde, l’humain doit rester notre priorité. Le rythme, les musiques, la mise en scène, sobre dans ses plans mais fouillée dans ses cadrages sont entièrement au service de ses charismatiques 18 interprètes et de leurs dialogues ciselés. Un film décapant tant il dit intelligemment et lucidement tout haut ce que nous pensons (avons pensé) souvent tout bas, comme dans la saynète consacrée à la période (post) Covid (Doliprane).